JUILLET 1944

1er Juillet 1944

Le C15 n'existe seulement que depuis trois semaines. Il a été composé, en grande majorité, de jeunes gens sans aucune préparation militaire. Il est envoyé au PAS de la SAMBUE pour y assurer la garde. Il n'y restera que jusqu'au 7 Juillet.

Dimanche 2 Juillet 1944 - Abbé GAGNOL et ses regrets

A VASSIEUX, comme à l'habitude, vers les 10 heures, nous assistons à la messe. A la sortie de l'église, nous avons pris l'habitude de bavarder avec le brave Abbé GAGNOL. Il se lamente car il trouve que nous sommes bien peu à assister à l'office du dimanche. Cela n'est pas de notre ressort ! Nous apprenons qu'un des lieutenants de chez BOURGEOIS qui allait à la messe, a été blessé par un type qui lui a tiré dessus. Nous sommes vraiment très perplexes. Est-ce un jeune qui aurait fait une bêtise ? Hormis les combats de SAINT-NIZIER, on imagine mal un Milicien s'en prendre à nous en ce lieu; ces derniers savent bien que, comme eux, nous ne pardonnons pas !!

Nous touchons des shorts et des chemisettes qui ont été taillées dans des toiles de parachute par des femmes et jeunes filles de DIE acquises à nos idées. Bien évidemment, elle ne se servent que de parachutes de toile ayant servis au parachutage du matériel : seuls ceux-ci sont disponibles, car ceux qui ont déposés des hommes en rayonne sont interdits. Ces chemisettes sont cousues avec les fils des cordes de parachutes. Ces jeunes femmes en ont profité pour se faire des corsages car, à l'époque la population française n'avait plus grand chose à se mettre sur le dos.

En ville, à DIE, c'est à qui se promènera avec ces vêtements. C'est devenu une mode. Plus tard, cet habillement deviendra très dangereux, car les Miliciens et les Allemands feront la chasse aux civilc vêtus de la toile de parachute.

De SAINT-NIZIER, nous avons rapporté nos brassards tricolores. Les jeunes personnes de DIE nous brodent dessus "MAQUIS DU VERCORS". Celui de "CALVA" terminera sa carrière au bras du "mannequin Maquisard" au musée du 11ème Cuirassiers de CARPIANE.

Le C12 et le C15 ont des fanions de peloton. On les retrouvera après la guerre au musée de notre camarade Joseph LA PICIRELLA à VASSIEUX.

Le matériel de transmission fait cruellement défaut dans le maquis, c'est pourquoi, à cause du peu de postes radio-téléphone militaires de campagne, "PAYOT" a établi son P.C. à la poste de VASSIEUX. Ainsi, il peut utiliser le téléphone public pour ses liaisons avec SAINT-MARTIN. Ce manque de matériel militaire nous oblige à nous servir de tout le réseau téléphonique public du VERCORS. Nous avons encore moins de liaisons radio intérieures.

De petits malins comme "FEND-LA-BISE" et "BACCHUS" couchent chez l'habitant, des particuliers de VASSIEUX se sont offerts pour les héberger. C'est ainsi que tous deux logent chez BEC, dans le village. Mais ce fait est rare, car la plupart loge au cantonnement.

"HARDY" a installé son P.C. prés de la fontaine qui se trouve en bas de VASSIEUX. Le garage qui se situe en-dessous de la maison, est un véritable dépôt de munitions. Depuis notre arrivée à VASSIEUX en juin dernier, madame Georgette ENJALBERT est la marraine du C12.

"Bien qu'ils soient de bien gentils garçons", l'abbé GAGNOL se plaint à nouveau de constater que bien peu de Maquisards viennent le dimanche, fréquenter son église. Parce que c'est un homme sincère, "CALVA" s'efforce de lui expliquer qu'entre les Protestants qui sont nombreux, principalement parmi les DIOIS, les factionnaires qui sont de garde ou en reviennent, les cuisiniers, sans compter les indifférents, il ne peut y avoir que beaucoup d'absents.

Le C12 a son car gazogène attitré. En effet, il peut être appelé à tout moment comme renfort sur un point ou un autre du VERCORS.

De temps à autre, nous allons au Col du ROUSSET pour faire une ponction dans notre réserve de tabac afin de ravitailler les camps C12, C15 et C18. Plusieurs Anciens Combattants de 14-18 viennent régulièrement chez nous, nous chiner du tabac pour leur pipe et repartent tout content avec leur blague pleine.

3 Juillet 1944

Yves FARGE, nommé Commissaire de la République, vient s'installer à la mairie de LA-CHAPELLE-EN-VERCORS avec ses services. Pour marquer cet événement, une prise d'armes est organisée en son honneur à SAINT-MARTIN, avec défilé des troupes et lever des couleurs.

4 Juillet 1944 - Col de Grimone

Les Allemands montent au COL-DE-GRIMONE pour l'attaquer, pensant le trouver occupé par la Résistance. Ils redescendent bredouilles car le col n'est pas gardé.

Le lendemain, ils récidivent espérant qu'entre-temps, la Résistance l'aurait réoccupé ou plus simplement veulent-ils s'assurer que la voie est libre ? L'alerte donnée, le Lieutenant MOINE et ses Sénégalais sont envoyés en renfort au col. Ils se déplacent pour rien car lorsqu'ils arrivent, ils constatent que les Allemands sont repartis n'ayant trouvé personne.

6 Juillet 1944

A nouveau, les Fritz attaquent au COL-DE-GRIMONE. Cette fois-ci ils sont repoussés avec des pertes. Ils font également, une reconnaissance à SAILLANS. Il faut dire que l'axe CREST-DIE est un axe vital pour eux.

7 Juillet 1944 - Nouveau terrain d'atterrissage

Sur le terrain d'aviation de VASSIEUX que nous aménageons et qui est dénommé "TAILLE-CRAYON", au début de la nuit du 7 juillet nous réceptionnons un parachutage d'hommes. Atterrissent le Capitaine "PAQUEBOT" (Jean TOURNISSA), quatre Sous-lieutenants et "MISS PAULINE" (Christine GRANVILLE, comtesse SKARBECK) chargée de mission. Le Sous-lieutenant Francis BILLON a fait un mauvais atterrissage et s'est fracturé la cuisse. Aussitôt évacué sur SAINT-MARTIN, il sera soigné à la grotte de la LUIRE. Bien qu'il soit en uniforme, emmené par les S.S. à ROUSSET, il y sera lâchement fusillé le 28 Juillet 1944.

Dés l'arrivée de "PAQUEBOT", un nouveau terrain d'atterrissage est délimité. Il paraît que le premier est beaucoup trop prés de la montagne. Cette fois-ci l'aménagement de ce terrain est beaucoup plus sérieux. En effet, outre le fait que nous devons effectuer à nouveau des travaux agricoles tels que les foins et les blés qu'il faut couper et récolter, nous devons aussi déplacer une ligne électrique et raser la scierie MAGNAN qui se trouve sur la trajectoire à la sortie de VASSIEUX en direction du col SAINT-ALEXIS.

Il faut à nouveau boucher tous les trous avec de la terre, puis les damer. Des équipes que nous appelons "les suspects" car nous soupçonnons la présence parmi eux, de collaborateurs ou, plutôt, de sympathisants Vichyssois; mais aussi composés de patriotes, tels que ces garçons polonais du lycée polonais de VILLARD-DE-LANS, sont affectés aux travaux de terrassement. Ces derniers auraient bien voulu s'engager dans des unités combattantes, mais encadrés et gardés, ils opérèrent sous les ordres du Capitaine "PAQUEBOT" et de monsieur Victor BOIRON, un entrepreneur de travaux publics de la région. Sans doute par commodité, ce nouveau terrain d'atterrissage est appelé aussi "TAILLE-CRAYON".

Dés son arrivée, "PAQUEBOT" avertit ALGER que le terrain sera vraisemblablement prêt aux environs du 15 Juillet et qu'il ne fera guère plus de 1000 mètres de long sur 150 mètres de large. Dans de telles conditions, il vaudrait mieux, pour l'essayer, envoyer des appareils HUDSON, précisant que le parcage des appareils est prévu. ALGER lui répond que seuls des avions DACOTA sont disponibles et que, d'autre part, ces derniers sont seuls susceptibles de livrer le matériel lourd, car il est prévu la livraison de mortiers, de pièces d'artillerie et de leurs munitions. Cette fois-ci, nous en avons la certitude, ces armes vont bien nous être livrées, car de nombreuses liaisons radio ont eu lieu entre "BAYARD" (DESCOUR) et ALGER au sujet de celles-ci, ALGER voulant être sûr que nous savions les utiliser. Avec les nombreux militaires présents dans le VERCORS, anciens officiers, sous-officiers et hommes ayant servi dans l'artillerie, nous sommes très capables de les utiliser efficacement; nous n'en voulons pour preuve que le combat de SAINT-NIZIER, où nous n'avions qu'un seul mortier de 60mm et un canon de 25mm avec très peu de munitions pour chacun d'eux. Ils ont fait merveille.

Depuis le bouclage du VERCORS, il a été institué un service de "laissez passer" pour essayer d'enrayer les infiltrations d'agents ennemis. Quelques-uns ont été démasqués et fusillés. Pour exemple, trois d'entre-eux sont restés plusieurs jours sur les trottoirs de SAINT-MARTIN-EN-VERCORS. Ils étaient encore là lorsque "CALVA" est allé faire mon stage. Il n'y en avait pas qu'à SAINT-MARTIN trois autres ont été exécutés à VASSIEUX par les hommes du C12. La Milice redouble alors d'activité. On a pu reprocher à la Résistance, de ne pas avoir été assez rigoureuse et sévère à son égard, car elle fût au moins aussi impitoyable que les Boches et vraiment inexcusable lorsqu'elle exécutait, sans jugement préalable, ni preuve, non seulement ceux qui avaient un rapport quelconque avec la Résistance, mais aussi des innocents soupçonnés d'y appartenir, utilisant pour parvenir à ses fins les mêmes tortures que les Nazis.

Les Miliciens sont d'autant plus mauvais qu'ils sentent déjà que la victoire leur échappera et que celle-ci sera dans notre camp. La Résistance se renforce de plus en plus, alors que les Allemands, leurs alliés, s'affaiblissent de jour en jour. Ils savent qu'ils devront bientôt rendre des comptes.

Pour habiller et nourrir tous ces nouveaux combattants, chaque jour plus nombreux, l'intendance est obligée d'avoir recours à la Résistance civile restée dans la plaine, pour assurer l'économat. Elle doit intensifier les coups de main sur tout ce qui est destiné aux troupes d'occupations et à la Milice: couvertures, sacs, habits, conserves, tabac et ravitaillement introuvable pour les civils français tels que conserves de thon et chocolat etc...etc...

Les sabotages sur les voies ferrées redoublent d'intensité. La fureur de l'ennemi s'accroît. Il a un besoin vital du rail pour ses approvisionnements en essence, même synthétique, car, étant très rare, elle est exclusivement réservée à ses avions et véhicules de combat. Les représailles ne se font pas attendre comme à PORTE-LES-VALENCE où de nombreux civils sont arrêtés et exécutés sans aucune pitié. Aux attaques des combattants de la Résistance, répondent les bombardements Allemands sur les villages et les hameaux de la DRÔME et de l'ISERE, ce qui allonge encore plus la liste interminable des victimes.

Au cours des parachutages sur "TAILLE-CRAYON", nous recevons des objets très inattendus et insolites, tels que des tubes envoyés dans des paniers d'osier et largués sans parachute. Beaucoup sont écrasés dans leur chute et sont inutilisables. Ces tubes contiennent une espèce de pâte visqueuse, parait-il, destinés aux garagistes qui doivent incorporer cette pâte à l'huile neuve des véhicules de l'ennemi, chaque fois qu'ils en font la vidange, dans la mesure du possible. En principe, au bout d'une centaine de kilomètres parcourus, le moteur est hors d'usage. Il est fort compréhensible que l'on nous demande le secret absolu.

Nous recevons aussi de gros paquets de tracts rédigés en Allemand. "SEPPI" nous les traduit. Ils sont destinés à la Résistance civile pour être diffusés parmi les troupes d'occupation afin de saper leur moral. En parcourant l'un de tracts, nous constatons qu'après les deux premières pages destinées à donner des informations sur les opérations militaires alliées et les replis stratégiques des troupes de l'axe, la troisième est spécialement subjective et pornographique. On y voit une photographie grand format représentant une jeune Allemande en son plus simple appareil qu'un homme également entièrement nu au moment précis et crucial où ils s'apprêtent à "repeupler le troisième Reich". Aucun détail n'y manque et comme légende, il est inscrit sous la photo: "Pendant que vous, soldats Allemands, vous allez mourir pour Hitler sur le front Russe, les travailleurs étrangers couchent avec vos femmes". C'est d'un humour lourd à l'Allemande.

Nous recevons aussi de grosses quantités de boites rouges, qu'au début, certains d'entre-nous, prendront pour des boites de sardines. En fait, ce sont des pansements individuels très bien conditionnés. Nous revenos également des piqûres de morphine, prêtes à l'usage avec aiguille incorporée, jetables. De quoi faire rêver "RAOUL" ! !

8-9 Juillet 1944

Sur le terrain "TAILLE-CRAYON", il y a un monde fou et les travaux avancent bon train. A ce rythme là, "PAQUEBOT" compte bien tenir le délai qu'il s'est fixé : terminer le nouveau terrain d'atterrissage avant le 15 Juillet 1944. Une distribution de pinard est partagée entre tous ceux qui s'occupent du terrassement, que ce soient les ouvriers ou les Maquisards qui les aident. Cela remonte le moral.

"FEND-LA-BISE" a décidé de changer l'emplacement de sa mitrailleuse légère. Il fait appel à "PARE-CHOCS" et "CALVA" pour l'aider à aménager son nouveau trou. Il veut l'installer au bout du nouveau terrain, juste en avant de ce qui était l'emplacement de la scierie MAGNAN démolie, sur la roche, prés de failles naturelles dans lesquelles nous nous planquons pour faire sauter le plastic.

10 Juillet 1944 - Luz-la-Croix-Haute

A l'aube, un commando composé des Américains du Capitaine Vernon TUPPERS et des Maquisards de BOURGEOIS, est en embuscade sur la route GAP-GRENOBLE, à la hauteur de LUZ-LA-CROIX-HAUTE. Il attend une colonne Allemande se rendant du midi de la France en renfort vers la Normandie. C'est un convoi de camions qui roule avec prudence. Les gars du commando mixte Franco-américains attendent les Boches, postés sur les rochers qui surplombent le virage, prés du petit pont qui enjambe le ruisseau des PELLAS. Quand les camions sont à portée de tir, les patriotes engagent le combat. Les Allemands ne sont surpris qu'à moitié. Ils s'y attendaient un peu; aussi ont-ils placé une mitrailleuse sur chaque cabine des véhicules et, à l'arrière, des mortiers; si bien qu'ils ripostent très rapidement, malgré leur situation peu confortable. On nous rapportera que les Américains ne furent pas terribles. Le résultat de cette embuscade est impressionnant. Les Allemands ont 9 tués sur le coup. Malheureusement un civil Français y perd la vie. Une quinzaine de Fritz auraient été blessés, certains très grièvement. Quant à nous, nous avons à déplorer la perte de plusieurs des nôtres dont Jean GAYVALLET, âgé de 18 ans, blessé et fait prisonnier, qui sera martyrisé avant d'être achevé par les Boches.


Escadron Bourgeois

Ce 10 Juillet, la première partie de la mission EUCALYPTUS qui a été parachutée le 2 Juillet dans l'AIN, arrive au VERCORS. Elle se compose de deux Capitaines français "VOLUME" (CONUS) et "MODOT" (PELLAT), ainsi qu'un radio Anglais "PIERRE" (Pierre SAUVERBY). Ils ont été parachutés pour préparer des plans d'attaque d'objectifs ennemis, tels que routes, téléphones, voies ferrées, dépôts de munitions et de carburant etc...etc... En cela, il n'y a rien d'original, la Résistance le fait déjà. On parle beaucoup de l'arrivée prochaine de commandos parachutés. On nous annonce aussi le bombardement prochain du terrain d'aviation ennemi de CHABEUIL. Le bruit circule que nous allons nous-mêmes attaquer CHABEUIL pour aller démolir les avions au sol avec les bazookas et l'appui d'un peloton du 1er bataillon de choc qui doit être parachuté à VASSIEUX. C'est peut être la véritable mission de l'équipe EUCALYPTUS. Cela est possible et chacun s'enthousiasme vite.

Un avion "mouchard" se balade et doit prendre des photos du terrain d'atterrissage.

12 Juillet 1944

A la réunion du matin, il nous est donné lecture de l'ordre du jour du Général KOENIG, commandant les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) :

"Combattants des Forces Françaises de l'Intérieur du VERCORS. Depuis trois ans, dans le VERCORS, vous vous êtes préparés à la lutte dans la vie rude des maquis. Au jour "J" vous avez pris les armes, et résistant héroïquement à tous les assauts ennemis, fait flotter à nouveau les couleurs françaises et l'emblème de la libération, sur un coin de la terre de France.
A vous, combattants FFI, aux courageuses populations du VERCORS qui vous assistent j'adresse mes félicitations et le vœu de voir vos succès s'étendre rapidement au territoire tout entier.

Le Général KOENIG - Délégué Militaire du Gouvernement Provisoire de la République Française - Commandant des F.F.I.Signé: KOENIG

Un poste de secours est organisé à VASSIEUX. Le responsable est le frère d'un copain du C12, Marc BRUNEL, aspirant major de la marine, avec comme aide le père et le fils TRIAL de ROMANS.

Dans la soirée, nous sommes survolés par un avion Allemand qui se dirige vers LA CHAPELLE-EN-VERCORS qu'il bombarde et mitraille à maintes reprises faisant un mort et plusieurs blessés, dont un très gravement qui ne survivra pas.

L'installation à LA CHAPELLE-EN-VERCORS de nombreux services, du camp d'internement, le va-et-vient continuel avec les bureaux installés à la mairie et les travailleurs du terrain de VASSIEUX qui logent à LA CHAPELLE, toute cette agitation a pu faire croire aux Allemands, comme se sera pour VASSIEUX, qu'il y là un P.C. important.

Prés de SAINT-HILAIRE-DE-LA-COTE, au col du BLANCHET, sur la route GRENOBLE-LYON, parmi les combattants qui tendent une embuscade à une colonne de camions ennemis, se trouve Marie-Jeanne JACQUIER, fort connue sous le pseudonyme de "MARIE-JEANNE" (Nous la retrouverons en occupation en ALLEMAGNE, où elle sera affectée au service social du 11ème Régiment de Cuirassiers à HERANG prés de TREVES). Son courage est légendaire. Malgré leurs pertes, les Allemands contre-attaquent, faisant plusieurs morts. "MARIE-JEANNE" est faite prisonnière. La jeune patriote du maquis de CHAMBARAND est embarquée à BOURGOIN où, frappée et inconsciente, elle est enfermée au troisième étage d'un immeuble. Au bout d'un moment, elle revient à elle et dés cet instant, elle essaie de s'évader en nouant bout à bout des rideaux. Ses gardiens occupant les étages inférieurs, elle se met à descendre avec précautions afin de ne pas éveiller leur attention. A mi-descente, la corde de fortune se rompt et "MARIE-JEANNE" se retrouve brusquement sur le sol, le talon fracturé. Une douleur intense envahit tout son corps, mais elle se met malgré tout à courir, poursuivie par les Allemands et leurs chiens policiers. Heureusement, dans sa fuite , elle se trouve devant un canal qu'elle traverse, ce qui lui permet de tromper les chiens qui perdent sa trace. Elle retrouve ses compagnons qui l'aident. Epilogue de cette belle page de bravoure, le 14 Septembre 1944, à LYON, au cours d'une prise d'armes, le Général DE GAULLE lui remettra la croix de chevalier de la légion d'honneur. Ce n'était pas la première fois qu'elle était citée puisqu'elle avait déjà reçu la croix guerre à l'ordre de l'Armée. Hélas, au cours de l'accrochage du col de BLANCHE plusieurs de ses compagnons furent tués.

Le lendemain, au cours d'une battue de la région, les Allemands fusillent des civils innocents et brûlent des habitations, suivant leurs habitudes. Sans doute sur renseignements, ils arrêtent chez lui le père de "MARIE-JEANNE", monsieur Lucien JACQUIER, et le fusillent après avoir incendié sa maison sous ses yeux. Continuant leur sinistre ratissage, ils tuent et exécutent un peu partout de nouveaux innocents.

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Suite...

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