JOURNAL DE MARCHE DU 11è REGIMENT DE CUIRASSIERS

JUILLET 1944

20 Juillet 1944-

18h De Romans : 3.500 nazis viennent de quitter Romans armés de mitraillettes; partis en camion il y a 20 minutes

18h15 20 camions à l'Ecancière en direction de Saint-Nazaire; 20 camions à Barbières en direction de Léoncel.

23h15 à St-Nazaire : 800 nazis, à Saint-Just-de-Claix : 200 nazis. Contrairement aux bruits qui avaient courus, les nazis ne réquisitionnent pas les récoltes. Glénat a passé avec un camion de blé. Légère action contre Sabatier. Le peloton Freyssinat a été envoyé en renfort de Sabatier. Un groupe envoyé sur Pont de Manne n'a rien vu (Fayard).

23h30 Bourgeois : les nazis sont en contact avec Freyssinat à l'est de St-Nazaire; ils pillent la ville. A Saint-Jean, néant.

23h40 C.R. de Roland : une partie du peloton Freyssinat à Saint-Nazaire; l'action semble réussir Un groupe de Seguin est parti depuis 18h40 au saut de la Truite avec mission d'interdiction, or du Pionnier à la Truite il y a 3 heures de marche, donc pas de C.R. possible avant 1h30 le 21.

23h50 Grange : les signaux morse déjà repérés hier continuent. On a pu traduire une fin de message qui est "Comme convenu". Grange lance des patrouilles pour rechercher l'origine.

23h55 Hardy : Charvier est à Fond-Payanne. Patrouilles à Fond d'Urle et Pas de l'Infernet.

21 Juillet 1944-

0h45 Grange : les patrouilles envoyées à 23h50 reviennent. Les signaux envoyés sont en direction de l'intérieur du Vercors et doivent être reçus dans l'alignement La Chapelle - Loscence car il y a réponse dans la direction de cette ligne

Rien n'a pu être traduit, la patrouille ignorant le morse.

Le 2ème bureau prévenu immédiatement a déclaré qu'il envoyait une patrouille.

1h05 Fayard : dans la soirée un groupe du 14e BCA s'est approché de St-Nazaire mais a été arrêté par les feux de mitrailleuses.

Ce sont les F.T.P. de Roche Chinard qui ont pris le contact à Saint-Nazaire mais se sont repliés de suite.

C'est alors que Sabatier a pris contact à son tour. Il semble que les nazis se retirent vers Saint-Marcellin (?). Sabatier a deux blessés.

1h40 Un renseignement venant de Michel (René) signale qu'une attaque est prévue pour 4 heures sur Léoncel.

2h15 de Hervieux à Thivollet : prévenir Grange d'avoir à envoyer à Menée, en renfort, une partie de l'effectif civil de la défense de Chamaloc.

3h30 de Hervieux à Grange sous couvert de Thivollet : veuillez faire préparer une section de Grange pour aller en renfort à Corrençon.

9h30 Parachutistes lâchés sur Vassieux. Téléphone coupé après avoir communiqué que la défense du terrain avait été inefficace, que le Capitaine Paquebot était blessé et le Capitaine Hardy tué probablement.

De 10h à 15h Des pelotons sont lancés sur Vassieux pour reprendre le terrain. Ils sont cloués aux lisières du terrain par l'aviation et les mitrailleuses des nazis installés à La Mure et Vassieux. Questions diverses réglées directement par téléphone.

16h André : toutes les défenses des Pas tiennent bon. Accalmie depuis 1 heure. Pertes nazies certainement importantes par nos F.M. Nazis toujours en position. Je demande un peloton de réserve à cause du danger des parachutistes sur la Grande Cabane, ou au moins un G.C. pour renforcer Pas de la Ville. Je demande également 2 mortiers. Liaisons très difficiles. Ai laissé liaison à Pré Grandu.

16h10 En réponse, l'ordre suivant est donné : se méfier des parachutistes. Tenir les Pas coûte que coûte. Garder le contact avec l'ennemi même en cas de repli. Profiter de toute accalmie pour contre-attaquer et rejeter les nazis en bas des Pas.

16h20 Le Capitaine Rolland (Drôme) signale une colonne nazie montant sur Izeron.

16h30 Arrivent à Izeron.

16h32 La cabine téléphonique d'Izeron ne répond plus.

16h20 C.R. de la situation au Plateau de Beurre : R.A.S.

16h20 Renseignement anonyme : le Lieutenant X arrive de Chichilianne et a pris liaison Pré Perdu et Pré Cabane. 2 000 nazis entre Vif et Clelle.

17h35 Renseignement de la plaine : entre Saint-Just-de-Claix et Tullins, beaucoup de troupes dont 2 canons de 155 tractés. Sainte-Eulalie et Pont-en-Royans ne sont pas bombardés. Les concentrations les plus importantes se trouvent dans la moitié Sud.

18h Patrouilles nazies au Pont de Manne.

18h Une section de Fayard avec un officier, 10 hommes et A.A sont. envoyés en renfort à André. Celui-ci se trouve sans aucun ravitaillement.

19h30 Les Pas tiennent toujours.

19h50 Lieutenant André à Commandant Thivollet : je reviens du Pas de la Ville avec le Lieutenant Henry. Préparation d'artillerie assez considérable sur Pas de la Ville. Il semble que les nazis concentrent leurs efforts sur ce Pas. Autres Pas calmes.

Il m'est indispensable d'avoir 3 mitrailleuses et 1 mortier si possible (pour le Pas de la Selle). J'attends avec impatience le renfort signalé.

19h55 Du col du Rousset : Grange est en reconnaissance sur Vassieux La ferme Juillet brûle (?).

D'après le C 18, les nazis n'ont pas rencontré de résistance et ont occupé Vassieux. Hardy tué probablement. Le C 15 tient Fond Payanne.

20h A 18h30, les nazis ont bombardé Saint-Jean par l'artillerie de Saint-Just-de-Claix. A 18h45 la même artillerie bombarde Pont-en-Royans. A 19h05 l'aspirant Seguin a rendu compte de ce que la route du Saut de la Truite a sauté et est totalement impraticable. L'un de ses groupes est à la recherche des parachutistes lâchés sur Vassieux.

21h15 de Hervieux à Thivollet : instructions pour la suite des opérations. De Vassieux : l'attaque contre les parachutistes est engagée par Grange et Bagnaud. Leurs unités arrivent au contact dans les premières maisons du village au Sud-Est. Les pelotons qui attaquent au Nord et au Nord-Est n'arrivent pas.

Le Capitaine commandant le commando américain donne l'ordre de repli à Grange et à Bagnaud sans avoir pris lui-même une grosse part à l'action.

Le 21, à partir de 23 heures, la situation semble être rétablie partout. Les nazis sont retranchés dans Vassieux et La Mure. Les Pas tiennent bon. Le 3ème escadron (Roland) envoie un C.R. le 22 au matin disant que la nuit a été calme dans son secteur.

Son dispositif est le suivant :

P.C. ferme Grenier

1er peloton (Freyssinat) sur Vassieux par le col de Lachau

2ème peloton (Gaston) idem

3ème peloton (Seguin) 1 G.C. au col de la Roma

1 G.C. au Saut de la Truite

1 G.C. au col du Pionnier

4ème peloton (Raphaël) à l'Echarasson.

22 Juillet 1944-

1h40 Le Capitaine Nicolas (Génie) prend le commandement du P.C. de Saint-Agnan et demande des ordres.

Son effectif est d'environ 20 hommes et 3 F.M., formé par des récupérés de différents services tels que Génie, Intendance, Transmissions.

1h40 Le Capitaine Bourgeois annonce que son peloton de recrues et son canon de 25 partent dans 15 minutes.

2h50 Le Sous-Lieutenant Raoul qui avait été envoyé la veille au soir sur les Pas de l'Est, demande l'installation pour 6 heures d'un fil téléphonique entre Pré Grandu et la Grande Cabane.

5h Du Rousset on annonce que les nazis ont dépassé Châtillon et Pré Péret.

à 6h ils sont à Châtillon et à Pontaix.

6h Un rescapé de Vassieux (Hermine) du 2ème escadron communique qu'à Vassieux les nazis ont fusillé tout ce qui était vivant (militaires et civils). Toujours sans nouvelles du Capitaine Hardy et de son escadron (à part de très légers éléments). La ronde des avions continue sur tout le Vercors. Bombardement intensif de Vassieux et de la région, de La Chapelle qui flambe. Bombes et mitrailleuses sur presque toutes les routes; circulation et liaisons très lentes pour ces raisons.

7h20 Le Lieutenant Raoul (hôpital) téléphone du Rousset, que l'évacuation de l'hôpital sur Die est rendue impossible par suite de l'avance des nazis dans le Diois (5 km de Die) et qui viennent de Châtillon. Tout va bien mais les blessés sont obligés de remonter sur le Plateau.

Dans la matinée (9 heures ?) un C.R. du Capitaine Fayard donne les précisions qui suivent : pas d'Allemands sur le Musan et la Sieurle. Les otages pris par eux à Roche-Chinard ont été évacués en même temps que les troupes qui ont quitté cette localité.

Le groupement Sabatier est installé au Nord de Tamée et fournit des patrouilles. Le Commandant Legrand et le Capitaine René demandent 3 sections de renfort pour tenir la vallée d'Oriol. Le 14e B.C.A (Fayard) a passé la nuit sur ses positions de combat et a patrouillé sans aucun accrochage. Il couvre ses arrières au col de Carri sur la route de Lachau et au col de l'Echarasson.Impossible de renforcer le groupe Sabatier étant donné l'étendue de son front.

8h Les Pas de La Ville et de Berrière tiennent.

Une contre-attaque qui doit se déclancher par derrière les crêtes se prépare.

9h30 De l'Aspirant André : un de ses A.T. a été blessé au Pas des Chattons par des coups de feu venant du Grand Veymont.

Le Pas des Chattons subit une grosse attaque. Des renforts sont demandés d'urgence.

10h15 60 hommes du Q.G. et une Compagnie (Philippe) partent en renfort sur les Pas sous le commandement du Commandant Georges.

10h30 Le Capitaine Nicolas est envoyé en direction de Le Château avec 30 hommes et 4 F.M. Il doit s'y porter par le col du Pas du Pré.

11h30 Le col du Rousset annonce que le Pas de la Selle n'est pas traversé, la Grande Cabane a été bombardée mais pas occupée contrairement aux bruits qui avaient couru. Il est à remarquer que certainement de nombreux agents de l'ennemi ont profité de la mobilisation des pourtours du Plateau pour s'infiltrer dans les unités et les services. Des bruits fantaisistes circulent et émanent très souvent des bureaux du Q.G. et de l'E.M. qui sont directement avisés par téléphone par des parleurs inconnus.

11h40 Le Capitaine Bourgeois est désigné pour prendre le commandement des forces qui doivent attaquer Vassieux à partir de 12h45. L'unité du commandement est ainsi réalisée dans ce secteur constamment pilonné par l'aviation ennemie qui déploie une grande activité sur la région.

12h35 Fait assez bizarre, bombardement intense de toutes les lisières de Vassieux, par 8 appareils ennemis (il est à remarquer que l'attaque était prévue à 12h45).

12h15 Le Capitaine Bourgeois a reçu l'ordre d'attaque. Le manque de liaison et les distances entre unités l'obligent à différer l'attaque pour 21 heures ce soir. Les renseignements sur les Allemands semblent confirmer que 6 ou 7 planeurs ont atterri dans la matinée sur le terrain. En outre, un avion sanitaire arrivé le matin n'est pas reparti mais un Fiescher-Sterch assure la liaison Vassieux-La Mure (2 km).

Les parachutistes et les aéroportés sont retranchés dans ces deux villages et avec l'appui des avions interdisent toute progression dans ces deux directions.

12h35 Tirs d'artillerie et d'avions sur les Pas. Demande de renfort. Les forces qui tiennent les Pas ont contre-attaqué et progressent vers les rochers du Pas de l'Aiguille. Dès que le renfort arrivera une manœuvre de débordement sera tentée par le Veymont pour dégager le Pas des Chattons. Les Pas au Nord du Veymont tiennent bon malgré un état physique très déficient des hommes.

Il est à remarquer que cette déficience est du reste générale. Depuis 36 heures les hommes sont sous une pluie persistante sans aucun couvert et le ravitaillement n'est assuré par l'Intendance qu'avec une parcimonie regrettable. Le pain est très rare car les boulangers de La Chapelle ont cessé la fabrication.

13h20 Au Pas de la Selle, les sections Potin et Lacombe sont en contact et les renforts toujours pas arrivés.

13h50 C.R. d'André expédié à 3h55 par un agent de liaison moto (nègre) qui ayant peur des avions est venu à pied.

16h Transmis par Colonel Hervieux un C.R. du Capitaine Fayard sur l'activité de sa Compagnie dans son secteur de l'Echarasson.

16h La Chapelle est bombardée : 2 points de chute sans grande casse, point de blessés ou de tués.

17h30 Le Commandant Georges est arrivé avec ses renforts à Pré Grandu.

18h30 De Sous-Lieutenant Raoul à Capitaine Modot : envoyer d'urgence une dizaine d'hommes et 2 A.A. pour soutenir Potin en difficulté au Pas de la Selle devant forces considérables de l'ennemi. Attend réponse.

19h05 De Pré Grandu : T.V.B. à l'Est.

21h30 Le signal de l'attaque sur Vassieux (3 coups de 25) n'est toujours pas perçu.

Aucune nouvelle de ce secteur. L'aviation continue à bombarder et à mitrailler.

20h25 Le Sous-Lieutenant Raoul signale que le Pas de Bérièvre n'est tenu que par 5 hommes et le bombardement commence avec assez d'intensité. Renforts d'urgence demandés, or nous n'en avons aucun de disponible.

20h30 1 blessé est annoncé de Pré Grandu, à diriger sur l'hôpital. Le Docteur Jean-Pierre est prévenu.

21h20 Le téléphone est coupé avec Lente car Saint-Jean ne répond plus. Bombardement possible par canon.

21h25 Les trois maisons à l'Ouest de la côte 1085 (840-896) qui soit disant sont occupées par les Allemands, sont enlevées par l'escadron Bourgeois; sans perte.

21h30 Le Capitaine Allen téléphone au col du Rousset : malgré tous les efforts, la défense de Châtillon a été insuffisante.

La route est libre. Le P.C. du bataillon se replie vers le Sud suivant directives du Commandant Legrand.

Je vous communique qu'une colonne de 200 mulets et d'infanterie de montagne se dirige de Chichiliane sur le Vercors.

21h40 De l'escadron Grange, C.R. journalier : un peloton parti ce matin n'est pas rentré;

La mission américaine attendue au col Saint-Alexis n'a pas pris contact; cet après-midi un peloton parti en patrouille pour battre la forêt entre la Nève et la plaine de Vassieux n'a rien vu.

2 groupes sur 4 ne sont pas encore rentrés; tous les hommes sont très fatigués.

22h20 Le Q.G. nous communique : les Pas de la Ville et de Berièvre sont enfoncés et 2.000 Allemands sont sur le plateau de la forêt domaniale (??).

22h25 Après avoir demandé à Pré Grandu confirmation du message ci-dessus on nous téléphone : T.V.B. sur les Pas; légères infiltrations en voie de nettoyage.

Le Lieutenant Henry affirme que si les Pas n'avaient pas tenu on serait déjà averti. Les renforts ont été envoyés aux endroits menacés et pour l'instant l'action a l'air de tourner à notre avantage malgré la lassitude physique de nos hommes.

Nous faisons une enquête rapide pour savoir d'où vient un renseignement aussi invraisemblable et à 22h45 le col du Rousset annonce que ce message du Q.G. vient d'un rapport de l'Aspirant Perrier (Pas de Chabrinel) qui le tient du Commandant du Pas de la Bérièvre (Picard) qui lui-même aurait vu de nombreux Allemands à la Maison de Beguère (?)

22h40 Le Pas de la Selle est forcé (message non confirmé).

23h20 Confirmation du précédent : les Allemands occupent le Pas de la Selle et descendent sur Chabrinel pour opérer la jonction avec les colonnes montant de Die.

23h30 Ordre à Grange d'envoyer d'urgence un peloton à Pré-Grandu pour aller barrer la route de la Grande Cabane vers la fontaine de l'Adret.

23h40 Ordre à Lieutenant Henry : ramassez tous vos hommes, la section de Fayard qui monte en renfort sur le Pas de Chabrinel avec officiers et 10 hommes sont à diriger d'urgence sur le Pas de la Selle.

23h45 C.R. du Capitaine Bourgeois donnant les raisons du non déclanchement de l'attaque de 21 heures sur Vassieux.

23 Juillet 1944-

0h30 Sous-Lieutenant Raoul donne comme renseignement contrôlé que T.V.B. sur les Pas.

1h05 Le Capitaine Nicolas n'ayant pu établir de liaisons avec Le Château revient à Saint-Agnan avec ses hommes sans avoir reçu l'ordre de repli.

1h20 Vers Vassieux de nombreuses fusées éclairantes sont lancées par les Allemands.

vers 2h15 Mortiers, rafales de F.M. vers Vassieux (observation du PC).

2h35 La Britière annonce que des rafales semblent provenir des pentes au-dessus des Chaberts (entre Vassieux et route du col du Rousset).

2h45 à 7h15 R.A.S. Quelques questions secondaires sont réglées directement par téléphone.

7h30 Le Lieutenant Vigne fait relever 20 hommes du Capitaine Bourgeois par le peloton Cros stationné aux Baraques, car les Goulets ne semblent pas menacés directement.

Nous ne possédons plus aucune réserve tactique et les unités au combat sont en position dans des circonstances très pénibles depuis 48 heures. Ravitaillement presque inexistant : les unités qui ont voulu toucher des vivres se sont heurtées aux portes fermées et se sont entendues répondre que l'intendance était supprimée. Question qui sera réglée avec l'E.M. dans le courant de la journée.

8h30 Grange revient de Vassieux. L'attaque sur Vassieux déclanchée quand même vers 2 heures a échoué par manque de coordination dans les mouvements.

8h35 3 planeurs atterrissent au col de Marignac; 1 planeur semble avoir percuté sur les rochers de Chirenne.

8h45 Ordre à Grange d'envoyer un de ses pelotons frais (?) sur Vassieux (S.E.) pour relever les gens de Bagnaud.

9h50 La relève du peloton Cros (aux Baraques) est faite.

10h 1 ou 2 avions porteurs de troupes tournent sur la vallée. Conseil est donné à l'E.M. de se méfier des parachutistes sur le terrain de Saint-Martin.

10h30 L'E.M. de Saint-Martin est mitraillé.

11h Vu l'impossibilité de progresser sur Vassieux, par suite de l'aviation, les escadrons Grange, Bagnaud, Bourgeois et Rolland sont relevés de leurs positions. Les hommes sont très fatigués. Les initiatives de l'intendance ont été et sont nulles. Les hommes de Bagnaud rentrent à La Rivière. Les commandants d'escadrons sont convoqués au P.C. pour 11 heures. Restent en position : le peloton Cros, 2 sections Arnold, la section Nicolas, la section de discipline et le groupe Jury.

Ils sont placés autour du terrain de Vassieux - La Mure en observation pour se rendre compte de l'arrivée de nouveaux planeurs ou avions.

12h Au cours de la réunion des chefs d'escadrons, ceux-ci sont avertis de se tenir prêts à la dispersion dès que l'ordre arrivera de l'E.M. ainsi que le Colonel Hervieux nous a averti dans la matinée. Cet ordre est motivé par l'aggravation de la situation en zone Nord (Commandant Durieu). En effet à Corrençon les nazis attaquent les positions avec 6 ou 8 bataillons. Valchevrière est tombé et les nazis progressent dans la direction d'Herbouilly.

15h Les premiers obus venant du plateau d'Herbouilly tombent sur Saint-Martin. Depuis 14 heures, vains appels téléphoniques avec La Britière pour avoir des renseignements sur les Pas et Pré Grandu. On signale de source inconnue que les nazis descendent les pentes vers Saint-Agnan. Reconnu faux par la suite.

Le col du Rousset signale 400 camions, des chenillettes, 3 chars de 30 tonnes montant vers le Rousset. D'autre part une colonne partie de Chamaloc escalade les rochers de Chirenne pour attaquer le col de Vassieux et tourner le Rousset.

Ordre est donné à Scarone (cycliste) d'aller au parc à munitions des Chabottes pour se rendre compte du matériel d'armement disponible. Il revient avec une liste de matériel existant et non distribué par le Lieutenant Octave.

L'ordre de dispersion arrive de l'E.M. vers 15 heures. Chargement des véhicules du P.C., évacuation des locaux, camouflages et enterrement des deux containers de films (connaissent la place exacte : Aspirant Raymond Rose, m.d.l. Pierre Durand, cavaliers Scarone et André Gabayet.

Vers 17h Départ de La Rivière

Itinéraire suivi : Saint-Agnan, La Chapelle (charbon de bois chez Périllat), la Cime du Mas, col de Carri, route de Lente, Domaine de Lente.

Là se trouvent : le Capitaine Roland, le Sous-Lieutenant Bagnaud, le Capitaine Bourgeois, le Capitaine Paquebot (rescapé de Vassieux avec une balle à l'oreille droite, une qui effleure la tempe gauche et la cheville gauche cassée), Monsieur Boiron et le chauffeur du tracteur du terrain de Vassieux. Ceux-ci nous narrent très succinctement les crimes commis par les nazis dans ce village. Ils révèlent aussi que ceux-ci possèdent des lance-flammes et que ces engins n'avaient été dévoilés qu'au dernier moment de l'attaque que nous avions prévue.

Le Capitaine Roland nous confirme les mouvements de ses unités pour l'attaque de la veille au soir : dès 23h30 le peloton Freyssinat était prêt et progressa jusqu'à 200 m. au Nord-Ouest de Vassieux en coopération avec l'attaque du Sud et de l'Est. La puissance de feu déployée par l'ennemi enraya toute progression et l'état physique des hommes qui, sous la pluie et sans manger, se trouvaient depuis 48 heures pilonnés par l'aviation empêcha que leur valeur combative se manifeste entièrement. Après délibération le P.C. décide de se porter à Pellandré alors que les unités se cantonnèrent dans le secteur compris entre le col de l'Echarasson au Nord, la route de l'Echarasson-Taillebourse à l'Est et la falaise à l'Ouest.

Au cours du voyage, rencontre avec le Capitaine Fayard qui déclare qu'au reçu de l'ordre de dispersion il en a fait assurer l'exécution.

Arrivée à Gauthier vers 22 heures après avoir camouflé les voitures vers l'entrée du chemin. Avons dirigé sur leur unité quelques détachements lâchés dans la nature. Couchons à Gauthier.

24 Juillet 1944-

8h Installation à Pellandré. Ravitaillement presque nul. Des hommes isolés sont renvoyés sur leurs unités.

17h Un C.R. du groupe Vallier nous fait savoir que les Allemands ont quitté Saint-Jean-en-Royans et Léoncel et ont pris position à La Baume et à Saint-Nazaire. Un papier du Lieutenant Terrot au Commandant Hervieux renseigne sur la situation des Chasseurs du 6ème qui complètement démoralisés par la mort du Lieutenant Chabal et l'ordre de dispersion, errent sur le plateau. Le Lieutenant Terrot lui-même blessé n'espère plus pouvoir tenir le coup et va tâcher de rejoindre le P.C. de l'E.M.

25 Juillet 1944-

Le Capitaine Roland vient rendre compte qu'une liaison du Lieutenant Freyssinat lui donne la position de tous ses pelotons : Freyssinat est au col de la Bataille où il a été envoyé avec son peloton par le Commandant Legrand; Seguin est à la ferme d'Ambel, Gaston est à Montuez.

Freyssinat a contacté le colonel Bayard, le Capitaine Lemoine et le Commandant Legrand qui ignorent tout de la situation.

Les Allemands sillonnent les routes de la forêt de Lente et de nombreux coups de feu sont entendus. Les fermes sont pillées, incendiées et souvent les occupants fusillés. Quelques patrouilles très prudentes envoyées dans plusieurs directions confirment la présence de l'ennemi presque partout.

Dans la nuit du 25 au 26 les puces nous empêchent de dormir, si bien que pour demain nous coucherons dans les bois au bord de la falaise du cirque de la Chartreuse de Bouvante. Le Lieutenant Moine rejoint avec son escadron Sénégalais.

26 Juillet 1944-

Les unités commencent à se réorganiser et à se regrouper aux emplacements prévus. Le Lieutenant Jury prend le commandement d'éléments divers et reforme le 2ème escadron dont on est absolument sans nouvelles depuis Vassieux (sauf que le Capitaine Hardy a été tué, de même que Jacques Descour).

Diverses patrouilles envoyées donnent des renseignements confirmant la présence de l'ennemi partout.

Le Capitaine Fayard envoie un C.R. où il dit avoir avec lui environ 40 hommes; une de ses sections est au Musan (Loraly), une autre à Saint Martin le Colonel. Tout le reste de son unité est à sa disposition à la moindre convocation; la presque totalité de ses armes sont cachées. Tous ses chefs de section sauf un sont avec lui. Son ravitaillement est assuré et il lance des patrouilles sur le col de Lachau pour reconnaître l'ennemi.

27 Juillet 1944-

C.R. de l'Aspirant Charvier, retour d'une patrouille sur Bouvante-le-Bas. Les Allemands ont apposé une affiche de mobilisation générale; ils ont un cantonnement à 2 km de ce pays et en font préparer un par le Maire de Bouvante. Ils ont menacé de tout raser s'il y avait un seul attentat contre eux.

Toujours pas de contact avec le Lieutenant Grange.

Un C.R. de Pierre (groupe Vallier) dit qu'on a pu retrouver le P.C. Hervieux aux environs de la ferme Graille. Le Commandant demande l'organisation d'un système de patrouilles sur Vassieux, La Chapelle et Saint-Martin (nous en sommes à 15 km et les Allemands sont partout ??).

Le Colonel Bayard et le Capitaine Lemoine arrivés hier au soir passent la journée au P.C. Le Colonel donne l'ordre, non pas de regrouper les escadrons, mais au contraire de pousser l'escadron Bagnaud à Loscence et l'escadron Roland sur la région de Vassieux. L'ordre s'exécute et les éléments des deux escadrons repartent aussitôt sans s'être regroupés ni refaits. L'intention du Colonel Bayard est de réoccuper le terrain le plus tôt possible et de foncer sur les colonnes ennemies passant sur les axes de l'intérieur du Plateau.

28 Juillet 1944-

10h Départ du Colonel et du Capitaine Lemoine. L‘Aspirant Louis Rose envoyé en patrouille sur Loscence avec le m.d.l. Pierrot (Pierre Durand) à cheval, envoie vers 15 heures un C.R. qui indique :

1°) la Cime du Mas est brûlée, sauf une maison,

2°) La Chapelle est un monceau de ruines,

3°) aucune circulation sur les routes,

4°) quelques coups de feu éloignés sont perçus,

5°) un Allemand tout seul sur la route est vu, se dirigeant sur le col de Carri.

Le Commandant Geyer-Thivollet décide à 17 heures de se rendre lui-même à l'emplacement où se trouve l'Aspirant Louis. Il part à cheval avec le Capitaine Modot, les m.d.l. Yves Beeseau et Paulot (Paul Durand). Ils rentrent à 19h30 ayant seulement vu brûler la maison des Chasseurs à la May. R.A.S. pour le reste de la journée.

Nous couchons dans les bois à proximité d'un Pas reconnu et un peu aménagé par le Capitaine Modot et le Sous-Lieutenant Lyssandre.

Le Capitaine Paquebot est déjà descendu à l'abri dans une grotte de la falaise.

29 Juillet 1944-

Le Commandant Legrand, de la Drôme, vient contacter le Commandant Thivollet, car d'après les ordres du Colonel Bayard, le département de la Drôme s'étend à notre secteur du Vercors. L'accord parfait est établi entre les deux Commandants et une indépendance presque absolue est laissée au Commandant Thivollet, étant donné les difficultés de liaison entre les deux P.C.

Le m.d.l. Yves envoyé en liaison entre le P.C. et le groupe Vallier (au carrefour Echarasson-cheminVignon) part à cheval; sa mission doit durer 45 minutes à peine. N'étant pas rentré au bout de 2 heures, une patrouille du 1er escadron vient rendre compte qu'elle a entendu un galop de cheval et des rafales. Effectivement le corps de Yves est retrouvé à côté de celui de son cheval : une embuscade d'Allemands était tendue et Yves tomba en fonçant dans le tas.

La surveillance est renforcée et les tirailleurs Sénégalais cerclent le secteur.

30 Juillet 1944-

Vers 10h15 des coups de feu éclatent vers la maison de Pellandré et des cris se font entendre.

Les Allemands ont surpris les tirailleurs au seul endroit où la ligne présentait une solution de continuité.

La situation est vite rétablie et les Allemands sont repoussés un instant.

Ils ont surpris Jockey (Edouard Haes) qui était étendu dans un pré au-dessus de la maison; c'est lui qu'on a entendu crier lorsqu'il fut blessé à la cuisse, (achevé d'une balle dans la nuque alors qu'il était face contre terre - constatation faite à son enterrement). Nous décidons de nous replier et par le Pas les éléments du P.C. commencent à descendre sur la Chartreuse de Bouvante.

Une contre-attaque des Allemands leur coûte au moins deux tués et ils n'insistent pas, mais brûlent la grange de Pellandré.

Le Caporal SA Traore a été blessé dans le haut du bras (sans gravité). La descente sur la Chartreuse est très prudente et nous y arrivons vers 18 heures. Les vivres sont rares et la situation assez dangereuse; aussi nous allons passer la nuit dans les bois au Sud de la Chartreuse.

31 Juillet 1944-

La journée se passe au même emplacement. Le Commandant Hervieux vient en liaison et contrairement aux ordres du Colonel Bayard, il entre dans les vues des Commandants Legrand et Thivollet et se rendant très bien compte de la situation, décide de laisser un large secteur à nos escadrons (de Romans à Saint-Marcellin toute la plaine). Ce n'est pas l'heure de tenir des positions comme le colonel Bayard le croit, mais de se réorganiser pour agir en guérilla dès que l'Allemand quittera le Plateau. Le Commandant décide de remonter sur le Plateau et vers 18 heures en route vers le Pas de La Rochette. Nous arrivons dans la soirée après une montée qui semble dure par le peu de nourriture prise depuis 5 jours. Le Capitaine Bourgeois installé à La Rochette envoie un C.R.de R.A.S. sur Gauthier.

Par les ordres donnés par le Colonel Bayard, deux de nos escadrons sont au loin et nous n'en avons aucune nouvelle. Des patrouilles lancées à leur recherche ne trouvent rien, sauf des Allemands qui s'infiltrent partout et quelques légers accrochages se produisent sans perte pour nous.

Un C.R. du Sous-Lieutenant Raphaël annonce qu'hier Lente a été attaquée, que le Capitaine Roland a été obligé de se replier sur le col de la Rama devant des infiltrations concentriques de l'ennemi; il croit qu'il a été encerclé et n'en a plus de nouvelle. Raphaël ne donne pas sa position actuelle et par suite il y a impossibilité de lui dire de rejoindre.

Haut de page... AOUT 1944

1er Août 1944-

Installation du P.C. dans la nature à l'abri d'un rocher en surplomb.

Des patrouilles sont envoyées sur Saint-Laurent : occupé par une centaine d'Allemands; sur Bouvante-le-Bas où 150 Allemands campent mais doivent partir demain; sur Lente : R.A.S.; sur Faravellon où les Allemands viennent de tout piller.

2 Août 1944-

Toujours sans nouvelle des deux escadrons Bagnaud et Roland.

Une patrouille part par Lente, La Machine, La Sapine, Loscence, la Roche des Arnauds et retour. Des traces de Bagnaud sont trouvées à Loscence et aux Arnauds. Pas de coups de feu entendus. Un câble téléphonique existe entre Lente et La Machine.

A Bouvante-le-Haut 600 Allemands sont arrivés venant du Musan (?). Ils doivent remonter à Lente; ils ont deux pièces de 77 dirigées, l'une sur le col de la Bataille, l'autre sur Comblezine.

A Saint-Jean R.A.S.

Vers 14h30, environ 30 chevaux attelés, 60 hommes de troupe et des civils sont passés à Saint-Martin venant de Léoncel vers Bouvante-le-Haut. Une ligne téléphonique est installée entre le Pionnier et Cimpalon (?). Les Allemands qui à 14h30 passèrent à Saint Martin le Colonel auraient déclaré qu'ils remontaient au Pionnier pour refaire toute la forêt de Lente comme à l'aller et vont redescendre à Grenoble.

3 Août 1944-

Le ravitaillement est très pénible. Les paysans de la plaine sont terrorisés par les Allemands et sont très réticents pour nous.

à 11h 2 motos, 1 car, 2 V.L., 2 camions montent de Saint-Martin au Pionnier.

à 12h Une colonne d'au moins 500 Allemands (alpenjügers) venant du S.O. passe par le col de la Croix et monte au Pionnier. Un convoi de 6 mulets, 7 voitures, 2 motos, 4 cyclistes, 20 à 25 hommes d'escorte viennent de Léoncel et montent au Pionnier. Une patrouille venant du Musan traverse Tamée.

à 15h30 La ferme du Pionnier brûle; deux autres feux au Pionnier.

à 17h Une patrouille est envoyée sur le col de Taillebourse; elle revient en apportant le renseignement que le bataillon d'infanterie alpine s'est dirigé sur Taillebourse et ensuite sur Loscence (?).

Un papier du Commandant Hervieux arrive le 4. Il y déplore l'ordre de Bayard expédiant les deux escadrons Bagnaud et Roland dans la nature.

Il y précise les réorganisations à faire et donne quelques renseignements sur 22 hommes de Bagnaud.

4 Août 1944-

Des patrouilles sont envoyées sur le carrefour des 4 Routes, sur le col du Pionnier, sur le carrefour Yves, sur Loscence, sur le col de l'Echarasson; Rien à signaler sauf les traces du bataillon qui passe en direction de Loscence.

Il semble qu'il y ait eu un regroupement des Allemands à Loscence/

à 11h50 Les Allemands sont chez Ferlon où ils auraient cantonné. Ils brûlent la grange et la ferme Chabert où ils ont fusillé trois ouvriers agricoles.

L'ordre d'alerte est aussitôt donné.

R.A.S. pour le restant de la journée, sauf une liaison de Seguin qui annonce sa disparition depuis deux jours.

Un accrochage a eu lieu le 29 Juillet et il y aurait dix disparus. On est sans nouvelle du peloton Gaston.

A Saint-Jean, R.A.S., Saint-Thomas est libre, Saint-Laurent est libre. Les Allemands sont repliés à Saint-Nazaire.

La ligne téléphonique Oriol - Saint-Jean a été enlevée le 3 à leur départ.

Les Allemands, en passant dans les fermes promettent de tout brûler et disent que tous les "terroristes" sont morts.

Il est à remarquer que la patrouille qui recherche Bagnaud s'est fait tirer dessus au col du Maupas.

A Bouvante, les occupants sont partis pour le Pionnier.

Deux bûcherons de Malatrat arrêtés par les Allemands pour avoir reçu des dissidents chez eux ont été conduits à Vassieux, interrogés et défendus par un interprète alsacien; relâchés et demandant un laisser-passer pour être libres de rentrer chez eux, les Allemands leur ont déclaré que c'était inutile car la route était libre.

Reconnu exact par une patrouille envoyée aussitôt du P.C. à Taillebourse.

Une liaison du Capitaine Fayard arrive à 16 heures qui précise sa position (sources de la Lyonne); elle est venue par le col de la Rama, les 4 Routes, Pellandré.

R.A.S. sur la route.

Les occupants de Vassieux (1.200 environ) sont partis sur Die. Un C.R. du Capitaine Fayard donne pas mal de renseignements; il est actuellement avec le Capitaine Duclos et 35 hommes.

Toujours pas de nouvelle de Roland.

5 Août 1944-

Le ravitaillement est toujours maigre malgré nos efforts. Le plus dur est de le monter à nos emplacements. Une note de service va arranger tout cela.

Envoi de patrouille sur le col de Taillebourse, sur le carrefour Yves, sur la Machine, à la recherche de Roland et de Bagnaud, sur le col de Gaudissard, sur la ferme du Mandement, sur le P.C.hervieux où l'Aspirant Louis Rose porte un message urgent pour Alger.

R.A.S. partout; une fiche de signalisation est trouvée, elle est aussitôt enlevée.

Un papier du Commandant Legrand dit que T.V.B. est chez lui et qu'il a même du vin. Il ne connaît pas son bonheur, nous qui buvons à peine l'eau croupie d'une citerne presque à sec. La dysenterie commence d'apparaître. Le Capitaine Paquebot dans sa grotte refuge a toujours un moral magnifique; le Capitaine Modot va le voir demain.

Sans aucune nouvelle officielle de l'hôpital de Saint-Martin réfugié dans la grotte de la Luire. Il paraît que les Allemands l'ont découvert et ont tué les blessés et les malades. On attend confirmation de cette nouvelle atrocité bien digne des nazis.

6 Août 1944-

Patrouilles sur le col du Pionnier, sur l'hôtel Faravellon, sur Saint-Laurent où on va chercher un peu de ravitaillement, sur le domaine de Lente où la patrouille trouve la femme de la ferme de Lente; c'est l'ancien P.C. de Roland. La ferme est brûlée, son bétail enlevé, son mari fusillé. Elle déclare que les gardes forestier arrêtés et relâches par les nazis ont fait une battue et ont retrouvé une centaine de corps mutilés et martyrisés à 300 mètres de la ferme de Lente. Les Nord-africains de Bagnaud seraient tués; d'autre part tous les renseignements sur Roland et son escadron indiquent qu'ils sont prisonniers des Allemands.

R.A.S. à Léoncel, col de la Bataille, Estraillers, Saint-Jean.

Léger accrochage à Tamée entre les hommes de Legrand et ceux du Lieutenant Arnaud.

Le corps de Perriolat Maurice est découvert vers Ambel. Enterré sur place. On ignore à quelle unité il appartient.

A Saint-Jean, 3 camions venant de Choranche et Pont-en-Royans et une cinquantaine d'Allemands en vélo sont arrivés et doivent y passer la nuit.

Vers 16 heures, une attaque est dirigée sur des hommes de Grange qui cantonnent vers la ferme brûlée de Terbu : 3 blessés, 2 morts.

Les officiers Allemands demandent à un gamin le chemin de Gauthier. L'attaque de nos positions serait-elle pour demain ? Les précautions d'usage sont prises et nous dormons d'un œil.

7 Août 1944-

Dès 6h Nous allons nous installer dans les bois à flanc de montagne en laissant des postes aux entrées du Pas.

A 8h 3 camions pleins sont passés à Oriol avec une voiture blindée vers Léoncel. Une ligne téléphonique est branchée pour Léoncel, Oriol, Saint-Jean. Les Allemands sont revenus à Saint-Nazaire.

Une cinquantaine d'Allemands en vélo sont passés à 7heures, direction Léoncel.

R.A.S. à Saint-Laurent. A Saint-Jean tout est fermé car les Allemands pillent et volent tout.

R.A.S. à Bouvante-le-Haut et Bouvante-le-Bas.

Un voyageur venant de Romans à Oriol donne les renseignements suivants : à Romans les occupants sont calmes et gardent la caserne très peu nombreux; la ville est calme. A Saint-Nazaire, il n'y a pas eu réoccupation mais simplement cantonnement pour la nuit. Saint-Thomas, Saint-Jean, Oriol, Saint-Martin R.A.S.

Les voies ferrées de la vallée du Rhône ont été durement bombardées par les Alliés.

Aujourd'hui sont récupérés Gaston et 15 hommes, et 14 hommes de Grange., de même les reporters Forestier et Cinemac . Ils viennent de chez Fayard où tout va bien; il regroupe son unité.

8 Août 1944-

R.A.S. dans la nuit.

3 camions redescendent à vide de Léoncel vers Saint-Jean. On se bat à Léoncel.

Bagnaud revient avec 60 hommes. Il apporte des renseignements très intéressants sur les atrocités des Allemands sur le plateau du Vercors. Aucune loi n'a été respectée et ce sont de véritables brutes sauvages. Hommes pendus, les yeux crevés, la langue arrachée, poitrines défoncées, écartèlements sont choses courantes partout. La grotte hôpital a été découverte, tous les docteurs et malades ont été tués, les infirmières ont été emmenées en camion sur Grenoble. Tous les établissements publics sont brûlés (même les écoles).

2.000 têtes de bétail ont été embarquées, seule est laissée une vache par ferme. Des mères de famille sont frappées à coups de pied dans le ventre (Saint-Agnan) ou fusillées et leurs enfants morts de faim (Vassieux). Les femmes sont pourchassées pour servir à la troupe.

Les listes du Service Social (école de Saint-Martin) sont entre les mains des occupants qui ainsi connaissent les noms des familles de membres de la dissidence (grosse faute du Comité de Libération qui n'en a pas assuré la destruction).

Nous avons la confirmation de la mort du Capitaine Roland; son corps a été vu par l'Aspirant Gaston de son escadron. Le Capitaine fut certainement torturé car ses deux bras sont tuméfiés et son cadavre assez abîmé. Plusieurs militaires de son escadron sont disséminés dans la région de Montuez.

9 Août 1944-

Un C.R. des postes de guet signale que des signaux ont été échangés cette nuit entre La Rochette la Vallée et le Musan. Enquête faite : résultat néant. Cela rappelle étrangement le Rousset et ses signaux (??).

Des dispositions sont prises pour cette nuit.

De Valence il nous vient les tuyaux suivants : dans la ville beaucoup de troupes de mercenaires (Mongols, Russes), un régiment d'infanterie et un régiment d'artillerie sont arrivés il y a 2 ou 3 jours. Les Allemands raflent tous les moyens de transport et recherchent des habits civils à prix d'or. Aucune circulation de trains. A Chabeuil ils emballent le matériel du terrain d'aviation dans des coucous, et l'impression est qu'ils ont l'intention d'évacuer. La Milice monte la garde derrière des barbelés dans la ville. Aucun dégât dans cette ville mais les Allemands font sauter les routes La Vacherie - Valence, et Saint-Jean - Nyons (?). Leur route de retraite serait prévue par Oriol - Saint-Jean et la vallée de la Bourne.

Nos avons des nouvelles du Sous-Lieutenant Honnart bloqué à Romans depuis le début des opérations.

Nous le faisons revenir d'urgence. Il s'occupera avec Monsieur Boiron du ravitaillement qui va mal, par manque de compréhension de beaucoup de gens. Honnart aurait 300 hommes armés qui travailleraient à Romans contre la Milice; ils en descendraient un ou deux par nuit.

Un ordre est envoyé à l'Aspirant Seguin pour rejoindre avec ses hommes; il est à La Chaize.

Nous restons toujours cachés dans les bois car une offensive de l'ennemi est toujours possible. Un poste fixe est placé sur l'arête rocheuse du Pas de l'Echelle; il voit la plaine du Nord au Sud.

Le chemin est gardé par un poste pour interdire toute circulation et surveiller la direction de Gauthier.

Un mot est envoyé au Capitaine Fayard pour qu'il nous envoie la situation de son unité. Les escadrons se réorganisent, petit à petit les effectifs épars dans la forêt ou la plaine rejoignent et l'ordre est donné de constituer immédiatement des pelotons de guérilla pour l'action à venir.

10 Août 1944-

R.A.S. la nuit sauf les signaux qui semblent provenir du plateau et se dirigent sur la vallée et le Musan.

Les Allemands ont quitté Tamée et ils avaient un petit poste (?). Hier à 16 heures un "chleuh) se trouvait tout seul sur la route de Bouvante-le-Bas revenant de chez Gerin et allant vers Saint-Jean (??).

Seguin rejoint seul vers 13 heures. Ordre lui est donné de regrouper son unité et de se rabattre le plus tôt possible sur notre lieu de stationnement.

Un C.R. du Lieutenant Sabatier rend compte qu'il est sans liaison avec le Commandant Legrand depuis deux jours; on se bat au Chaffal et sur Escoulins; la Vacherie est brûlée, le col de Tourniol sauté.

A Saint-Jean R.A.S.

A Saint-Nazaire évacué, une fosse commune contenant plus de 150 corps est découverte.

Les Mongols et les nazis ont quitté hostun et Barbières.

A Tamée, il y a deux postes de pionniers allemands.

Le second maître Simon (du P.C.) est avec Sabatier. Il avait disparu dans le voyage Lente - Pellandré.

Raphaël de l'escadron Roland vient au P.C. avec une lettre d'Honnart et un camion de ravitaillement à l'Echarasson. Ordre lui est donné de regrouper et de rejoindre avant dimanche.

Les Allemands ont partout l'air de remonter vers le Nord. Ils sont attaqués sans cesse par des guérillas.

D'après des officiers Allemands descendant du Vercors, les opérations n'ont pas été payantes et ils auraient 1.000 tués. Ils refluent sur Lyon et Macon.

Le petit Paul qui a convoyé le ravitaillement va nous faire monter un radio. Tout a l'air de s'arranger.

Honnart est averti par une lettre du Commandant, d'avoir à envoyer ici tout ce dont on peut avoir besoin, et les hommes qu'il a sous la main.

Arrivée de la liaison de Mad. Beck. La flotte alliée serait depuis trois jours devant Toulon, et il est fort possible que quelque grand évènement se produise avant lundi.

Le renseignement suivant nous arrive :

- à Léoncel, Tamée, il n' y a plus d'Allemands. Ce matin ils ont encore descendu du bétail; ils ont couché à Saint-Jean, sont repartis pour Saint-Laurent où ils ont fait une pause et semblent se diriger sur Grenoble par Villard.

On institue une ronde d'un officier et deux hommes pour contrôler les postes de garde.

R.A.S. dans la nuit.

11 Août 1944-

Reçu dès 8 heures un message de Londres transmis par le Commandant Chabert; son P.C. part pour les environs de Presles.

Le docteur Jean-Pierre a la confirmation par Valette (gestionnaire de l'hôpital) du massacre total des occupants de la grotte de la Luire : docteur, malades et infirmières sont tous fusillés; la famille du docteur Ganimède, les docteurs Ulman, Ferrier, etc …. furent fusillés devant la grotte, les malades massacrés (y compris le lieutenant américain); les infirmières ont été emmenées d'abord au Rousset puis ramenées vers Saint-Agnan où après avoir été martyrisées et violentées, furent fusillées. Des tombes à côté de flaques de sang et de vêtements féminins attestent du fait. Les paysans de la région ont enterré les victimes (environ 40); il semble que seul le personnel auxiliaire ait réussi à se sauver et se trouverait à Saint-Jean.

Le ravitaillement s'améliore nettement, aussi le moral de tous est fort optimiste.

Vers 21h30 le Sous-Lieutenant Freyssinat vient rendre compte de ce que ses hommes sont prêts et qu'ils rejoindront à partir de demain.

Toute la soirée et la nuit, de nombreuses détonations assez lointaines (aviation alliée ou destructions allemandes)?.

12 Août 1944-

Visite à 9 heures du Lieutenant Humbert qui vient en liaison pour le Capitaine Fayard. Celui-ci n'a pas été touché par notre dernier ordre le concernant (du 9 Août).

Cet agent de liaison repart avec l'ordre formel pour le Capitaine Fayard de regrouper une compagnie de 110 hommes, constituée en sections de guérilla et de rejoindre immédiatement Bouvante-le-Bas avec cette unité. Il se trouve actuellement à la ferme Pina avec 30 à 40 hommes.

Le Commandant Chabert contacté pour avoir un radio refuse d'en donner un et refuse en outre de transmettre les messages en code (il y avait 14 radios sur le Vercors ??). Les escadrons regroupent leurs armes et munitions; les pelotons de guérilla sont constitués.

L'adjudant-chef Valère (service auto) arrive à 13h30; il apporte des nouvelles réconfortantes et contrôlées qui démolissent les racontars sur l'hôpital de Saint-Martin. Un papier du docteur Ganimède lui-même donne des détails succincts; les infirmières sont à Lyon, emprisonnées.

L'Aspirant Vilchèze revient d'une mission sur le plateau. 16 jeunes et 6 autres personnes ont été fusillés à La Chapelle; l'institutrice des Chabottes a été fusillée. Tout est pillé. Il paraît que le Commandant Lang (Anglais) aurait été fusillé ?;

Rien, sauf l'hôpital et l'école n'a brûlé à Saint-Martin. Le Sous-Lieutenant Philippe a été tué à Vassieux avec 14 hommes (Dr. Guérin).

Le Sous-Lieutenant Freyssinat rejoint avec 20 hommes qu'il a récupérés. Le Capitaine Modot et le m.d.l. Marmoud descendent à la ferme Brun contacter la liaison de l'aumônier P. qui vient de la zone du Commandant Legrand. R.A.S. la nuit si ce n'est un avion qui passe très bas vers 3 heures (anglais ?).

13 Août 1944-

On nous annonce que l'Aspirant Perrier a fait de son propre chef, entraîné par les évènements, un coup magnifique à Orange; il doit ramener 11 officiers Allemands prisonniers.

Le Sous-Lieutenant Honnart arrive et avec lui toutes les questions de ravitaillement sont réglées.

Le Commandant Thivollet décide de passer à l'action.

L'Aspirant Seguin envoie un C.R. disant qu'il va rejoindre avec 20 à 22 hommes demain.

Une liaison du Commandant Legrand apporte un papier du 11 qui est en contradiction avec les ordres du Général Koenig puisque l'action ne doit être déclanchée qu'au reçu des télégrammes spéciaux.

C'était pour cette raison qu'en attendant ces messages, le Commandant avait décidé de descendre dans la plaine pour être à pied d'œuvre le moment venu, d'où ordre de mouvement.

Après 25 km d'une marche sans histoire par Saint-Jean, Saint-Thomas, La Motte-Fanjas et Saint-Nazaire, nous arrivons à La Baume d'Hostun vers 4h30. Nous campons sur place (au Château).

14 Août 1944-

La journée se passe à se préparer pour l'action future.

L'Aspirant Raymond en mission de ravitaillement ne revient pas à l'heure fixée et les Allemands sont signalés à Saint-Laurent. Il rentre à 22h30 et nous fournit un C.R.

A 19h30 les messages d'action passent tous les quatre. Aussitôt les ordres sont donnés pour que l'action de guérilla se déclanche. On envoie :

1 peloton de guérilla du 1er escadron dans la région des Massicotiers sur la N 531 (Lieutenant Vigne),

1 peloton de guérilla du 2ème escadron dans la région de Saint-Lattier sur la N 92 (sous le commandement du Sous-Lieutenant Freyssinat,

1 peloton de guérilla du 4ème escadron dans la région de Peyrins sur la N 538 (Lieutenant Grange),

1 peloton de guérilla du 5ème escadron sur la route entre Saint-Nazaire et Saint-Jean vers la Motte-Fanjas (Bagnaud).

Pour tous, la mission est d'attaquer les convois légers ennemis, de ramasser le matériel ennemi, de camoufler les traces, le plus possible, de ne pas se laisser accrocher dans l'action et de disparaître aussitôt. Les dispositifs doivent être mis en place pour le 15 Août à 5h30.

L'embuscade doit durer toute la journée et le retour est prévu le 15 Août à partir de la tombée de la nuit par des itinéraires détournés.

Les pelotons partent dans la nuit.

15 Août 1944-

Monsieur Boiron et Honnart viennent nous rendre compte où en est le ravitaillement; tout va bien de ce côté.

Petit Paul nous apporte un renseignement important relatif à la transmission d'un ordre de l'Aspirant André le 23 Juillet; enquête à faire plus tard et sanction à prendre.

Le Sous-Lieutenant Freyssinat en embuscade du côté de Saint-Lattier rend compte que le secret des positions n'est pas gardé par suite du bavardage inconsidéré des paysans et que par suite l'emplacement des embuscades futures devra être fait en civil de jour et en vélo de façon à ce que le peloton arrive de nuit sur un terrain connu et repéré d'avance; cette proposition est adoptée. Les Lieutenants Geo et Raoul de Romans viennent comme d'habitude faire leur liaison hebdomadaire; les actions et mouvements de leurs troupes sont coordonnées avec les nôtres de façon à ne pas se gêner mutuellement dans l'action entreprise.

Ils nous indiquent un coup de main à faire sur un train de munitions et de matériel d'aviation à Saint-Marcel. Les renseignements nécessaires vont être pris.

L'Aspirant Gorille resté en poste curseur à La Rochette envoie un C.R. où tout va bien. Les unités récupèrent leurs dernières armes cachées. Les Allemands occupent toujours le Plateau par petits postes et patrouilles venant probablement de Villard-de Lans.

A partir de la tombée de la nuit nos pelotons de guérilla rentrent les uns après les autres après une vaine attente de toute la journée; seuls des camions et véhicules des F.F.I. circulent sur les routes.

Quelques renseignements sont rapportés.

16 Août 1944-

Nombreuses visites toute la journée : Carrat, Beck, le docteur Ganimède.

Dans la nuit sont partis:

1 peloton de guérilla du 5ème escadron au pont du Martinet sur la N 531,

1 peloton de guérilla du 1er escadron (Aspirant Lanfranchi), et

1 peloton de guérilla du 7ème escadron (Sénégalais avec l'Aspirant Louis Rose) à Peyrins sur la N 538, l'ensemble du dispositif sous les ordres du Capitaine Bourgeois.

Le peloton Charvier reste en réserve car on nous signale une colonne allemande se dirigeant de Grenoble sur Romans (?).

Les renseignements sur le train de Saint-Marcel arrivent et l'affaire semble chose faite.

Le défaut de bombes incendiaires nous oblige à prévoir des bouteilles d'alcool en remplacement de l'essence introuvable. Quel en sera le résultat ? Il semble que la garde de ce train soit d'environ 30 hommes. C'est le Sous-Lieutenant Bagnaud qui est chargé de l'affaire avec 1 peloton de guérilla, son escadron (5ème) et 1 peloton de protection du 2ème escadron.

L'action doit se déclencher cette nuit vers 2 heures.

En même temps, sont prévues deux embuscades :

l'une par le 7ème escadron (Sénégalais avec l'Aspirant Louis Rose et l'Aspirant Vilchèze) à la Jonchère sur la N 531, et

l'autre par le 2ème escadron sur la route de Rochefort Sanson à partir de 1 heure le 17 pour protéger la retraite des éléments ayant opéré à Saint-Marcel, en cas de poursuite de l'ennemi.

En plus, entre La Motte-Fanjas et Saint-Thomas, le peloton Vigne du 1er escadron est envoyé en mission normale de guérilla.

Espérons que nous aurons plus de chance qu'hier et que les "chleuhs" circuleront un peu plus.

L'Aspirant Charvier fournit un rapport sur les agissements du chef des équipes civiles de Saint Julien en Quint.

L'Aspirant Perrier du 4ème escadron (Grange) rejoint vers 18 heures avec son peloton. En passant à Chabeuil il a fait deux prisonniers dont un a été tué au cours du voyage de retour pour avoir fait preuve de mauvaise volonté: le deuxième, le caporal d'aviation Geyer né à Yedern près de Francfort-sur-le-Main, marié, 2 enfants, a été interrogé par un groupement d'officiers du 11e Cuirassiers. Les quelques renseignements qu'il donne semblent assez douteux : il fait partie d'un atelier de réparations de lignes téléphoniques, stationné à Malissard, à l'effectif de 50 à 60 hommes. Il sera exécuté demain matin.

17 Août 1944-

2h Attaque du train chargé de matériel, près de la gare de Saint-Marcel. Effectif :

1 peloton escadron Bagnaud pour l'attaque,

1 peloton escadron Jury pour la protection,

l'ensemble sous les ordres du Lieutenant Bagnaud. Faute d'explosifs et d'essence, le train ne brûle pas. Résultat : 25 Allemands tués, 2 blessés légers chez nous.

2h Mise en place de l'embuscade du 7ème escadron (Sénégalais avec l'Aspirant Louis Rose) sur la N 531. Heure de rentrée 5h30.

R.A.S.

2h30 Mise en place de l'embuscade du 2ème escadron à Rochefort Sanson. Fin de l'embuscade 5h30.

R.A.S.

5h30 Mise en place de l'embuscade Vigne (1er escadron) sur la N 531 entre la Motte-Fanjas et Saint-Thomas. Fin de l'embuscade à 21h R.A.S.

18 Août 1944-

5h30 Départ d'un peloton Grange pour le col du Rousset/

5h30 Mise en place de deux pelotons du 3ème escadron sur la N 7 aux environs de Tain, sous les ordres de l'Aspirant Seguin. Embuscade réussie : 8 camions détruits, de nombreux tués; pas de perte de notre côté. Rentrée des deux pelotons à 18 heures.

5h30 Exécution du sieur Pirrazio et de son fils à Saint-Nazaire.

5h30 Un groupe du 1er escadron est placé en embuscade à Charpey. Fin de l'embuscade à 9 heures. R.A.S.

10h Mort du Sous-Lieutenant Freyssinat à l'hôpital de Saint-Marcellin, des suites d'un accident par imprudence (balle dans le ventre).

22h Mise en place d'un peloton du 1er escadron sur la D 9 au carrefour de Guimandet pour une embuscade de nuit. Fin de l'embuscade à 4h30. R.A.S.

19 Août 1944-

5h30 Mise en place de deux pelotons du 3ème escadron sous les ordres de l'Aspirant Seguin sur la N 7 entre Tain et Saint-Vallier. Mission réussie : véhicules détruits, nombreux morts.

5h30 Mise en place d'un peloton du 7ème escadron (Sénégalais avec l'Aspirant Louis Rose, relevé à 8 heures par l'Aspirant Vilchèze) sur la N 531 à l'Ecancière. Fin d'embuscade à 21 heures. R.A.S.

8h Rentrée de l'embuscade sur la N 532 au pont sur l'Herbasse:

1 peloton du 5ème escadron, et

1 peloton du 4ème escadron sous les ordres du Lieutenant Grange.

La mise en place avait été faite à 1 heure. R.A.S.

23h Embuscade de nuit sur la N 7 par un peloton du 5ème escadron. R.A.S.

5h30 Embuscade de jour sur la N 7 entre Serres et Ponsas par deux pelotons du 1er escadron sous les ordres du Capitaine Bourgeois; vers 11 heures attaque d'un convoi : véhicules détruits (1 camion, 3 V.L.) environ 30 tués et 20 blessés.

Pas de perte chez nous.

20 Août 1944-

5h30 Embuscade de jour à Peyrins sur la N 538 par un peloton du 2ème escadron. Fin d'embuscade à 20 heures. R.A.S.

5h30 Embuscade de jour sur la N 531 à l'Ecancière par un peloton du 7ème escadron (Sénégalais avec l'Aspirant Louis Rose).

Fin d'embuscade à 20 heures. R.A.S.

5h30 Embuscade de jour sur la N 7 entre Tain et Ponsas; effectif : deux pelotons du 4ème escadron sous les ordres du Capitaine Grange. Véhicules détruits, tués, nombreux blessés.

Rentrée des pelotons à 15 heures.

21 Août 1944-

5h30 Embuscade de jour sur la N 7 entre Serves et Ponsas, effectif: deux pelotons du 5ème escadron sous les ordres du Capitaine Bagnaud. Véhicules détruits, tués, nombreux blessés.

Pas de perte chez nous

5h30 Embuscade de jour sur la N 7 à Tain par deux pelotons du 4ème escadron sous les ordres du Capitaine Grange. Véhicules détruits, tués.

Pas de perte chez nous. Fin de l'embuscade à 17 heures.

5h30 Embuscade de jour sur la N 538 à Peyrins par un peloton du 6ème escadron.

Fin d'embuscade à 21 heures. R.A.S.

22h Embuscade de nuit sur la N 7 par deux pelotons du 3ème escadron.

Fin d'embuscade à 5 heures. R.A.S.

22 Août 1944-

5h45 Mise en place des éléments du 11e Cuirassiers sur les routes menant à Romans en vue de l'attaque de la ville.

9h30 Départ de l'attaque. Dispositif : partant de Mours les 2ème, 6ème et 7ème escadrons, le 7ème étant les Sénégalais; partant de la route de Grenoble le 1er escadron.

10h Attaque du garage Citroën après un accrochage sur le passage à niveau de la route de Mours par les éléments Fayard et les Sénégalais.

10h Attaque du collège et de la caserne par les 1er, 2ème, 5ème et 7ème escadrons (le 7ème étant l'escadron de Sénégalais).

13h30 Fin de l'attaque. Bilan, pertes ennemies : 35 tués et 109 prisonniers; pertes amies : 1 officier et 5 hommes tués; l'officier tué est le Lieutenant Lyssandre.

23 Août 1944-

Ordre est donné d'arrêter les pillards et de les fusiller sur place.

Le nommé Morgant est fusillé sur la place Jacquemart et le corps est exposé.

7h Le Capitaine Fayard se porte à Mours et y établit un bouchon avec son escadron.

24 Août 1944-

Mise en place des dispositifs de sécurité autour de Romans et de Bourg-de-Péage.

18h52 Les unités disponibles du 11e Cuirassiers doivent se trouver à Alixan à 19h30.

18h54 Le Capitaine Bourgeois est prévenu ainsi que le Capitaine Moine.

18h55 Le Capitaine Grange est prévenu.

19h19 Le Capitaine Fayard reste sur place et renforce ses défenses.

19h24 Ordre au Capitaine Bagnaud de garder les ponts par suite du manque de moyens de transport.

19h26 L'escadron Moine reste à la disposition du Commandant Thivollet (7ème escadron de Sénégalais).

19h45 Arrivée à Alixan du Capitaine Modot puis des diverses unités.

Effectifs : Bourgeois 85, Grange 80, Marchand 60, Jury 70, Piron 40. Installation des éléments en bouchon autour d'Alixan.

25 Août 1944-

4h Ordre du Commandant Legrand à Capitaine Modot : se cantonner autour d'Alixan en attendant.

10h55 Ordre du Commandant Thivollet : retour sur Romans.

11h05 Départ sur Romans.

11h25 Arrivée.

14h Installation du P.C. villa Arnoux.

26 Août 1944-

7h30 Visite des positions Grange et Fayard.

14h Mise en place des 6ème et 10ème escadrons sur de nouvelles positions, à Jabelin et au pont de la Vernaison.

27 Août 1944-

8h Visite des positions Fayard.

13h15 Des chars allemands sont signalés sur la route de Tain à Romans.

13h17 1er coup de canon dans Romans. On essaie de toucher les unités par téléphone et on réussit à les alerter.

13h30 Repli du P.C. sur Pizançon. Les éléments du Capitaine Gérard Marchand sont alertés directement.

14h Le P.C. est installé à Meymans au Bois Vert. Canonnade et fusillade dans Romans.

15h Incendies (5) dans Romans.

15h30 Arrivée du 5ème escadron au P.C.

15h50 Le Capitaine Gérard Marchand arrive au P.C. Le Capitaine Jury a pu décrocher du collège et s'est installé au barrage de Pizançon.

16h30 Le Capitaine Moine est installé à 2 km Ouest de Pizançon.

? Envoi d'une liaison moto à Grenoble. Des éléments isolés rejoignent le P.C.

21h Liaison du Commandant Legrand.

22h Les éléments des 2ème et 3ème escadrons (Pizançon) quittent les positions et prennent les bois.

28 Août 1944-

Accalmie des batailles dans Romans et baisse des incendies.

3h30 Retour de la liaison Grenoble - Moirans moto.

12h Colonel Hervieux au P.C.

15h15 Départ du Sous-Lieutenant Chazalon avec une camionnette pour le P.C. américain de Moirans. Mission : rapporter des munitions.

17h Alerte :1 char, 1 A.M. et des éléments d'infanterie donnent l'assaut du P.C. Ordre de repli sur la Baume-d'Hostun.

21h Arrivée au P.C. de la Baume.

21h30 Reconnaissance des corps du Capitaine Paquebot et de M. Boiron à la sortie de Saint-Nazaire. Un corps a été trouvé à demi emporté par un obus de 75 (Montanet). La voiture de M. Boiron est carbonisée. Paquebot et Boiron reposent côte à côte; ils ont été tués après avoir abattu un nazi; leur voiture avait franchi le barrage allemand; ils sont tombés sur une patrouille ennemie.

22h Ordre d'alerte donné à Bagnaud, Jury et Gérard Marchand - mission : organiser la défense du défilé de Saint-Nazaire.

29 Août 1944-

3h Retour du Sous-Lieutenant Chazalon avec les ordres du P.C. américain du colonel Davidson.

Les Américains doivent attaquer Romans ce matin. Les F.F.I. de la région sous le commandement du Commandant Thivollet doivent aider la progression américaine.

7h Activité de l'aviation américaine sur Romans.

9h Tir de réglage de 155 sur cité Nadi, route de Saint-Paul, route de Génissieux autour de Romans.

9h20 Violent bombardement par salves de 20 coups.

11h15 Reconnaissance du corps du cavalier Montanet tué à Saint-Nazaire par un obus de 75 de plein fouet. Mise en bière du Capitaine Paquebot, de M. Boiron et de Montanet. Les corps sont inhumés à la Baume-d'Hostun.

11h30 Rentrée du motocycliste Dédé. Ont disparu à Saint-Nazaire : Goep et Vilatte du 1er escadron.

14h15 Liaison du Lieutenant Chardigny.

15h30 Déplacement du P.C. de la Baume-d'Hostun sur Bois Vert.

16h45 Reconnaissance du moulin, P.C. du Capitaine Jury, puis de l'observatoire Nord-Est de Papelissier.

Un char américain est à l'aplomb du terrain de l'aviation ainsi que des éléments d'infanterie américaine à l'arrêt.

Progressions des barrages d'artillerie.

19h15 L'observatoire repéré essuie un tir assez violent de 77.

Pas de perte.

19h30 P.C. à Meymans.

Le groupe Georges 43 met à la disposition du 11e Cuir un canon de 25 mm avec 200 coups et des munitions de F.M.

Ordre donné au Capitaine Jury de pousser une patrouille à Pizançon.

19h40 Liaison du Sous-Lieutenant Raymond au P.C. Davidson à Saint-Paul.

23h Sous-Lieutenant Chazalon en liaison au P.C. à Montclar puis au P.C. du Colonel Steel commandant le 141e régiment d'infanterie américaine à Crest, puis Chabeuil.

30 Août 1944-

9h Liaison de l'Adjudant-chef Valère du service auto : son service est installé au château de Marmais.

Pas de perte de matériel.

Arrivée du Sous-Lieutenant Chazalon qui a pris liaison avec le Colonel Steel du 141e. Les Américains de Steel qui attaquent Bourg-de-Péage par le Sud ignoraient que Davidson attaquait Romans depuis 24 heures par l'Est ??

10h15 Arrivée des escadrons Gérard Marchand et Bourgeois aux alentours de Meymans.

12h30 En liaison avec les unités américaines, les unités accélèrent le mouvement sur Bourg-de-Péage et Romans.

Installation du P.C. chez Lacour où nous retrouvons nos archives dispersées, mais intactes.

16h Reconnaissance dans Romans et Bourg-de-Péage. Mise en place des unités et organisation de patrouilles pour éviter le pillage.

31 Août 1944-

Organisation des unités dans Bourg, Romans et Mours.

Continuation des patrouilles et opérations du maintien de l'ordre.

Haut de page... SEPTEMBRE 1944

1er septembre 1944-

Reconstitution du 11è Régiment de Cuirassiers, sous forme d'un régiment de soutien porté. Amalgame des unités pour constituer ce nouveau type de régiment.

2 septembre 1944-

8 h Branle-bas de départ pour le 11è Cuir, les unités marcheront dans leur nouvelle formation.

9 h Ordre de marche sur Bourgoin. Le mouvement se fera de nuit.

10 h Les unités préparent leur départ.

20 h Départ en V.L et camion des unités.

3 septembre 1944-

3 h Arrivée à Bourgoin.

7 h Les Allemands ont évacué Lyon. Nous fonçons sur la ville par la rive gauche du Rhône.

8 h Les Lyonnais se dégèlent à notre passage et les jeunes filles nous embrassent.

9 h Les unités arrivent les unes après les autres. Des fusillades éclatent sporadiquement sur la rive à droite du Rhône.

10 h Regroupement des unités au Quartier de la Part-Dieu.

14 h Mise en place des patrouilles et des postes de garde aux alentours du quartier.

4 septembre 1944-

8 h Le régiment perçoit des tenues et des équipements. Maintenance d'armes dans les escadrons en vue de la prise d'armes du lendemain. Exercice de défilé.

5 septembre 1944-

11 h Présentation au 11è Régiment de Cuirassiers de L'étendard du Régiment dans la cour de la Part-Dieu.

14 h Prise d'armes et défilé place Bellecour. La division française de débarquement est présente ainsi que tous les F.F.I de la région. Le Général de Lattre de Tassigny passe les troupes en revue et nous défilons devant lui au milieu d'un enthousiasme populaire vraiment extraordinaire pour Lyon. Revue Bellecour et défilé rue de la République.

17 h Quartier libre.

6 septembre 1944-

Préparation pour le départ du lendemain. Le 11è fera route sur Romans, départ des unités dans l'après-midi.

7 septembre 1944-

Romans. Le P.C s'installe à l'hôtel du Terminus. Les unités occupent les anciens cantonnements.

8 septembre 1944-

Prise d'armes sur le cours Jean-Jaurès à Romans. Revue passée par le Lieutenant-Colonel de Lassus (Le Grand). Remise de décorations aux cités du 11è Cuir. Défilé sur la place de la ville. L'après- midi libre.

9 septembre 1944-

9 h Le capitaine Gérard-Marchand va reconnaître le château de Triors en vue du déplacement du régiment. Le château est dans le plus grand état de malpropreté; ainsi sont les fermes capables de servir de cantonnement. Décision est prise de renoncer à Triors comme cantonnement du régiment.

11 h Le commandant Thivollet, parti en mission à Grenoble, est en panne à Rives, le chauffeur Fabre part le dépanner.

18 h Les deux camions envoyés hier à Lyon reviennent vides après avoir couru les bureaux de Lyon pour y obtenir de L'essence. Le régiment est totalement dépourvu d'essence, et se trouve dans l'impossibilité d'effectuer un déplacement.

10 septembre 1944-

Des incidents multiples plus ou moins bénins (de la part des F.T.P.) rendent notre séjour peu facile à Romans. Le commandant Thivollet décide notre départ dans la région de Rives : le 1er groupe d'escadrons ira à Beaucroissant, le 2ème à Izeaux, L'E.H.R aux abords de Rives ; l'E.M s'installera chez Monsieur Verdet-Kléber à Rives.

Le commandant de la place de Romans, le commandant Phiphi (F.T.P) nous interdit toute réquisition et nous empêche même de reprendre des voitures nous appartenant (chez Lacour) et que nous n'avions pu emmener lors de notre premier départ.

11 septembre 1944-

Départ des escadrons à midi ; le manque de carburant nous oblige à faire plusieurs voyages avec les gazos, nous empruntons des gazos chez Vacher ce qui amène un drame avec les F.T.P de la place.

12 septembre 1944-

Le sous-Lieutenant Chazalon se rend à Valence porter une série de propositions et se documenter sur les soldes et la trésorerie.

Le régiment se trouve dans ses nouveaux cantonnements.

21 h- Le commandant, de retour de Lyon, rapporte l'ordre de faire mouvement sur Lyon : départ par un train spécial à 2 heures en gare de Rives, arrivée à Lyon à 6 h 50 pour un défilé devant le général De Gaulle.

13 septembre 1944-

2 h Départ des unités par le train. T.V.B – R.A.S. Les camions se rejoindront dans la journée.

3 h Contre-ordre pour les véhicules; ils doivent rester à Rives car le régiment doit revenir demain dans la journée; l'E.H.R reste en place à Rives.

R.A.S dans le cours de la journée.

14 septembre 1944-

Le régiment est à Lyon, l'E.M. au centre d'accueil de la gare des Brotteaux, les escadrons cantonnés dans la gare R.A.S.

Le général De Gaulle est à Lyon.

15 septembre 1944-

6 h Le régiment fait mouvement sur Louhans, itinéraire : Boure-Cuiseaux.

L'E.H.R resté à Rives rejoint.

L'E.M et L'E.H.R s'installent à Louhans avec l'escadron Sénégalais; le 1er groupe d'escadrons à Branges, le 2ème groupe à Sornay.

Le commandant part à Dijon pour prendre contact avec le général Brosset, commandant de la 1ère D.F.L.

21 h Retour du commandant; bonnes nouvelles: le Régiment est intégré à la 1ère D.F.L, il sera réarmé et équipé prochainement.

16 septembre 1944-

8 h Le commandant part à Nuits-Saint-Georges, au P.C de la 1ère D.F.L.

La réorganisation interne du Régiment se poursuit. Les bureaux travaillent ; les question soldes, effectifs, matériel se règlent. Le ravitaillement dans cette région est très bien.

Dans la journée R.A.S.

16 h Retour du commandant. Le régiment devra défiler à Dôle demain à 16 heures devant le général Brousset. La question carburant sera-t-elle résolue ? Un camion chargé de pipes pleines parti de Lyon le 15 septembre à 20 heures n'est pas arrivé et on n'en a aucune nouvelle.

17 septembre 1944-

8 h Mouvement du régiment sur Dôle. Par suite du manque de carburant, seuls arrivent dans la journée le P.C., L'E.H.R et les précurseurs. La prise d'armes de 16 heures a lieu sans nous.

Le général Brosset quitte Dôle et installe son P.C au nord de Beaume-Les-Dames.

16H30 Le commandant à son arrivée à Dôle, poursuit son voyage jusqu'au P.C du général.

18 septembre 1944-

11 h Retour commandant Thivollet. Les officiers chargés des services administratifs contracteront ceux de la 1ère D.F.L de façon à ce que le Régiment puisse être équipé.

Les escadrons arrivent à Dôle.

19 septembre 1944-

Paiement des soldes aux escadrons. Les officiers de services administratifs vont au P.C de la première D.F.L.

Nous apprenons par un ordre du jour du général De Gaulle que le commandant Thivollet est élevé à la dignité de Chevalier de la Légion d'Honneur. Je crois me faire l'interprète de tout le régiment pour exprimer à notre commandant nos félicitations. Cet honneur rejaillit sur nous et sur le Régiment. C'est grâce à la volonté, à la fierté et au patriotisme de notre commandant que le régiment doit d'avoir gardé la vie et l'honneur d'être intégré à la 1ère D.F.L. Une seule ombre est que le commandant devait être décoré à Lyon par le général De Gaulle et que la déficience de nos moyens de transport et de liaison nous en a empêchés.

20 septembre 1944-

Dôle - Le régiment se prépare à faire mouvement pour rejoindre la Brigade volante à laquelle il est affecté.

Armée : général De Lattre de Tassigny

Corps d'armée : général de Montsabert

1ère D.B

1ère D.F.L. : général Brosset

1ère Brigade

2ème Brigade

3ème Brigade Volante : commandant Babonneau

4ème Brigade

Brigade Volante : commandant Babonneau

Chef d'E.M: capitaine Lhuillier

Major de Brigade : commandant Thomas

Adjoint : lieutenant Grimaud

Renseignement : lieutenant Nicolas

Le 11è Cuirassiers compose à lui seul le 2ème groupe (il y a trois groupes).

21 septembre 1944-

Le régiment moins le 2ème groupe fait mouvement sur Cubry (nord 20 kms)

de Beaume-Les Dames).

L'E.M est à Grand-Fontaine avec l'escadron Sénégalais, L'E.H.R et le 1er groupe à Cubry. Le P.C de la Brigade est à Abbenans. Le 2 ème groupe fera mouvement demain.

Les précautions sont prises contre toutes surprises ; le front se trouve stabilisé à 15 kms d'ici et on entend la canonnade et même la fusillade ; de plus des Allemands se trouvent encore dans la région (des égarés) ; l'aviation allemande fait encore quelques incursions au-dessus du pays ; des prisonniers sont faits fréquemment.

22 septembre 1944-

Le 2ème groupe fait mouvement sur Uzelle.

Le régiment est ainsi cantonné :

B.M et escadron Sénégalais à Grand-Fontaine et 1er groupe à Cubry

2ème groupe à Uzelle

E.M Brigade à Abbenans.

23 septembre 1944-

Réorganisation des escadrons en armement : 1er groupe avec armement anglais et américain, 2ème groupe avec armement allemand.

14 h Reconnaissance du premier groupe d'escadrons Longuevielle-Bental par les commandants Babonneau et Thivollet accompagnés du commandant Pellat (Modot), du capitaine Fayard et des sous-lieutenants Chazalon et Rose R. Les Commandants Babonneau et Thivollet accompagnés du sous-lieutenant Rose R. visitent le secteur de Bental ; le commandant Modot, le capitaine Fayard et le sous-Lieutenant Chazalon vont dans le secteur de Longuevielle même, et nous à 200 mètres en avant (près du moulin), mais ils ne tirent pas.

24 septembre 1944-

Le 1er groupe d'escadrons, avec deux escadrons en réserve, monte en ligne cet après-midi dans le secteur de Mignavillers.

Le général Tigre (De Gaulle) vient dans la région. Prise d'armes au château de Bournel à Cubry, à 16 heures.

Étendards présents : 1er R.F.M, 8ème R.C.A, 11ème Cuir

Remise de décorations: Croix de la Libération au général de Lattre, Légion d'Honneur au commandant Thivollet .

Pluie battante.

13 h Le 2 ème groupe monte en ligne : P.C tactique à Sénargent. L'escadron à Mignavillers et L'escadron au N.O et au Sud de Granges la Ville.(annexe E.M 3 ème bureau 181/3 et calque). Ordre de mouvement : Brigade E.M. Nè 9.

25 septembre 1944-

Le 1er groupe a fait mouvement hier après-midi.

Déplacement par camion de Cubry à Sénargent. Le B.M.11 met à la disposition du 1er groupe des grenades, des munitions anglaises et américaines. La division met à la disposition du 1er groupe, l'équipe légère de transmissions avec téléphone et central, et un médecin.

9 h L'officier de renseignements envoie une liaison au commandant Modot. (B.R. N° 3 – Cartes)

12 h La liaison est revenue avec C.R du commandant Modot : L'escadron Bourgeois est à Mignavillers,

L'escadron Granges est à Grange la ville

Chassagne est entre les deux

L'escadron Jury est à Mignafans.

Ces escadrons sont en contact très étroit (40 mètres) avec l'ennemi ; quelques obus, peu de coups de fusil.

16 h Le commandant Thivollet se rend sur les lignes auprès du 2ème groupe.

20 h Retour du commandant T.V.B un blessé léger dans le secteur.

26 septembre 1944-

Déplacement du P.C du 11è Cuir à Sénargent : P.C à l'école des filles avec celui de la 3ème Brigade.

Suivant les ordres émanant de la Division, les Tirailleurs constituant l'escadron Sénégalais sont dirigés sur le Midi ; ils sont encadrés par le sous-Lieutenant Garnier et l'adjudant Dumoulin. Le capitaine Moine et le sous-lieutenant Rose L. deviennent officiers de liaison auprès de la Brigade ; le sous-lieutenant Vilchèze est affecté au D.C.R de la Brigade.

Hier au soir, des éléments du 1er escadron à Mignavillers ont atteint la station.

Événement de la nuit: patrouilles ennemies.

R.A.S.

Moral excellent des unités en ligne : ce n'est plus les combats du Maquis, un coup de téléphone et aussitôt un appui de mortier et d'artillerie.

La pluie sans arrêt dans la journée, les hommes sont trempés.

19 h Le sous- lieutenant Chazalon effectue une liaison avec le P.C du 4ème R.T.M à Accolans.

27 septembre 1944-

8 h Dans la nuit sur le front du 1er groupe d'escadrons activité de patrouilles ennemies. Dans la journée d'hier, tirs de canon ennemi et fusillades sporadiques.

Les Allemands poussent des patrouilles pour tâter l'adversaire et l'obliger à se révéler ; C'est ainsi qu'ils lancent des pierres sur l'emplacement présumé de nos postes. L'ennemi utilise le cri de la chouette. (B.R. N°4)

12 h Le 2ème groupe fait mouvement sur Sénargent :

2 escadrons à Etroit-Fontaine où est le P.C

1 escadron à la Seine

1 escadron à Sénargent, de garde au P.C du Régiment.

28 septembre 1944-

Evènement de la nuit : à 3 heures un prisonnier est fait (interrogatoire intéressant, voir Sitrep 3 A) . R.A.S .

Rectification des emplacements des unités du 2ème groupe d'escadrons :

1 escadron à Soirie (P.C.)

2 escadrons à Beveuge

1 escadron à Sénargent

10 h Liaison au Q.G. 50 pour informer le 3 ème bureau que l'attaque du bois de Grange prévue pour la journée, ne peut se faire par la suite du refus de marcher d'une compagnie du 22è B.M.N.A sans l'ordre de son chef de bataillon.

L'escadron Bouchier prépare son attaque pour demain.

Les escadrons Fayard continuent à percevoir leur armement.

29 Septembre 1944-

7 h événements survenus dans la nuit : au 1er escadron patrouilles de liaisons sans contact ; embuscades sans résultats, nombreuses patrouilles ; essai de coup de main sur la station Mignavillers; bombardement sur le 3ème escadron. Pertes : 1 blessé. Sitrep 4 A du 29.

9 h Attaque (annexe ordre d'opérations brigade 800). Progression normale du 7ème escadron organise la maison forestière en point d'appui fermé.

14 h Le 7 ème escadron organise la maison forestière en point d'appui fermé.

18 h L'ennemi bombarde au 88 le P.C du 2ème escadron à Mignafans. Résultat : 2 blessés dont un grave, 1 voiture légère détruite.

Au 7ème escadron, il y a 3 blessés légers.

30 septembre 1944-

8 h événements survenus dans la nuit: voir Sitrep 30/9 Brigade.

9 h Relève générale du 11ème Cuir.

De 9 h à 18 h Le régiment se regroupe dans la région de Gouhenans.

Brigade à Moffans.

Haut de page... OCTOBRE 1944

1er octobre 1944-

P.C. 11è Cuirassiers à Gouhenans,

1er groupe d'escadrons à Gouhenans,

2éme groupe à Les Aynans.

Emploi du temps des unités: travaux de détail et instruction.

2 octobre 1944-

Idem.

3 octobre 1944-

Manoeuvre par le groupe d'escadrons.

4 octobre 1944-

Le 11ème Cuir fait mouvement dans la région de Fresse, à la disposition du R.C.T./1 pour appuyer l'attaque du col de Chenestraye.

Pour la première fois les escadrons sont enlevés par la Compagnie de transport divisionnaire.

L'attaque prévue est retardée par la suite du retard des camions.

5 octobre 1944-

Évènements de la nuit: 1 escadron à la cote 714, 2 escadrons à la cote 701, des éléments vers la cote 638 (Le Sapoz). Le 2ème groupe d'escadrons est au sud de L'Armet en vue de l ' attaque de la cote 701.

Vers 7 h 30, accrochage au 2ème groupe d'escadrons: 1 tué et 11 blessés (dont 3 grave 1 sous-lieutenant). La cote 701 est prise et reprise 2 fois.

Au 1er groupe, progression vers la 714 ; attaque stoppée par des tirs de mortier (1 blessé).

Vers 17 h 30 =, contre-attaque allemande : au 1er groupe 2 tués (Goepp et Julot); au 2ème groupe aucun blessé malgré de gros tirs de mortier.

6 octobre 1944-

1h10 Nouvelles infiltrations allemandes pour reprendre la cote 701 ; 1 blessé au 2ème groupe.

Au 1er groupe, les 2ème et 4 ème escadrons restent en position, les 1er et 3ème escadrons descendent au repos.

18 h30 bombardement du P.C arrière du 1er groupe (1 blessé peu grave).

Vers 23 h violente contre-attaque allemande ayant pour but de reprendre la cote 701 (renseignements de prisonniers); la contre-attaque est repoussée (1 disparu).

7 octobre 1944-

5 h et 6 h. Violentes contre-attaques allemandes, repoussées sans perte de notre côté.

Dans la même nuit du 6 au 7 quelques obus de 88 tombent sur FRESSE.

Dans la matinée quelques obus de mortier sur le cantonnement du 1er Groupe (Le Bas).

8 octobre 1944-

Dans la nuit (24 h) gros accrochage sur la 701 (4 blessés au 2éme groupe). Dans la même nuit activité de patrouilles.

Relève de 3ème et 4ème Escadrons qui descendent au repos au Bas.

Secteur premier groupe calme.

9 octobre 1944-

Secteur cote 701 plus calme. Gros tirs d'artillerie. Relève du 5ème Escadron par la 6éme.

18 h, quatre prisonniers sont faits par nous.

Secteur du premier groupe très calme.

10 octobre 1944-

Nuit du 9 au 10 : calme en raison des mauvaises conditions atmosphériques.

Journée très calme sur les deux secteurs, mauvaises conditions atmosphériques.

Relève du 11è Cuirassiers par des éléments du B.M.5 et mouvement dans la région de Vesoul :

P.C : Montcey

1er groupe d'escadrons : Colombier

2ème groupe d'escadrons : Comberjon.

11 octobre 1944-

Visite du commandant Thivollet au général de Lattre à Besançon pour la réorganisation du Régiment.

12 octobre 1944-

2ème Visite du commandant à Besançon.

13 octobre 1944-

Visite du commandant au général Du Vigier pour l'affectation du Régiment à la 1ère D.B.

Journée sans incident.

14 octobre 1944-

Voyage du capitaine Tuffet à L'intendance de la 1ère D.B en vue de toucher de l'habillement; voyage fructueux, habillement français en grosse partie.

15 octobre 1944-

Journée sans incident.

Le commandant va au P.C. Du général Du Vigier à Francogney et au P.C du général de Lattre à Besançon.

16 octobre 1944-

Messe des morts pour le 1er groupe d'escadrons ; le curé de Colombier et le pasteur officient dans la même église.

Habillement d'une partie des escadrons.

17 octobre 1944-

Même messe pour le 2ème groupe d'escadrons.

On continue L'habillement.

18 octobre 1944-

Visite du commandant Thivollet au P.C Du Vigier à Francogney; ordre au sujet des deux escadrons devant monter en ligne.

Douches pour le 1er groupe.

19 octobre 1944-

Visite du commandant au général de Lattre à Besançon.

Départ des deux escadrons en camions du Train:

Escadron Bouchier

Escadron Jury

1 peloton de l'escadron Bourgeois.

2 pelotons de l'escadron Jury montent immédiatement en ligne ; les autres cantonnent à Ferdrupt.

20 octobre 1944-

Les escadrons montent en ligne :

2 pelotons de l'escadron Jury vont dans Ramonchamp, 2 autres pelotons vont à droite de la rivière, l'escadron Bouchier à gauche de la rivière.

21 octobre 1944-

Le secteur tenu par le troupes du 11è Cuir est assez calme.

L'escadron Bouchier récupère des armes allemandes abandonnées.

22 octobre 1944-

Grosse activité de mortiers : 3 blessés à l'escadron: Dujet, (sous ordre du capitaine Bouchier), qui sont évacués à l'hôpital de Remiremont; l'un d'eux est le lieutenant Rey et il y a un blessé grave.

L'escadron Jury fait 1 prisonnier.

La relève des unités du 11è Cuir en ligne va se faire par les autres unités du régiment.

23 octobre 1944-

Dans le secteur tenu par nos troupes, grosse activité de mortier.

Le peloton Alexis est relevé. Les autres le seront demain.

24 octobre 1944-

Les éléments qui n'ont pas été relevés hier le sont aujourd'hui. Ils retournent à leurs anciens cantonnements.

Haut de page... NOVEMBRE 1944

Pendant la période du 25 octobre 1944 au 11 novembre 1944, le Régiment se réorganise sur des bases entièrement nouvelles.

Le général Brosset estimant que 11è Cuirassiers est trop lourd en effectifs comme régiment de cavalerie, demande au commandant Thivollet de détacher deux escadrons dans deux brigades comme commandes de soutien pour les bataillons de marche.

C'est alors que l'escadron Grange est détaché au B.M 24 et l'escadron Bagnaud au B.M 21.

D'autre part les deux groupes d'escadrons sont dissous ; leurs chefs reçoivent de nouvelles affectations : le commandant Modet est rappelé par la XIVè Région au titre de la Prévôté, le capitaine Fayard devient adjoint tactique du commandant Thivollet.

A ce moment un certain nombre de cavaliers et de gradés qui s'étaient engagés au Régiment uniquement pour la durée de la Résistance et qui avaient rempli intégralement leur contrat, sont démobilisés et renvoyés dans leurs foyers.

La composition du Régiment devient alors la suivante:

Chef de Corps : Chef d'escadrons Geyer-Thivollet

Adjoint administratif : Capitaine Moine

Adjoint tactique : Capitaine Fayard

E.H.R. : Capitaine Tuffet

1er escadron : Capitaine Bourgeois

2ème escadron : Capitaine Jury

3ème escadron : Capitaine Bouchier

4ème escadron : Lieutenant Dujet.

11 novembre 1944-

Le Régiment se trouve à 4 escadrons.

Le P.C et l'E.H.R se trouvent à Mélisey.

Les escadrons sont à Ternuay et à Meley.

12 novembre 1944-

R.A.S.

13 novembre 1944-

R.A.S.

14 novembre 1944-

Le Régiment est intégré à la 1ère D.F.L comme soutien porté des chars et T.D. Le colonel Simon, commandant de cavalerie divisionnaire, nous prend en charge.

Les escadrons sont relevés pour faire de la région une période d'instruction dans le nouveau cadre tactique.

15 novembre 1944-

Le colonel Simon prend contact à 14 h 30 à Ternuay avec les officiers du régiment.

16 novembre 1944-

Organisation du Régiment selon le nouveau plan : régiment à trois escadrons plus L'E.H.R.

17 novembre 1944-

Le régiment pour sa période d'instruction doit se déplacer dans la région de Rupt-sur Moselle.

Dans l'après midi, contre-ordre : le 2ème escadron va à Recologne, en soutiendu 1è R.F.M.

18 novembre 1944-

Grosse attaque réussie de la 2ème D.I.M sur Montbéliart, Delle, etc

19 novembre 1944-

Le 2ème escadron attaque en direction de Champagney avec le 1èR.F.M, 1 peloton du 1er escadron est en réserve ainsi qu'un peloton lourd.

Le peloton Pierre Durand est à Melisey en soutien du R.F.M.

Le peloton Paul Durand est à Belomchamp en soutien des T.D du 8ème R.C.A.

20 novembre 1944-

L'escadron Jury opère en soutien avec le groupement de Gastine, l'escadron Dujet avec le groupement du Corail.

Le plan d'attaque de l'ordre 40 s'accomplit point par point.

A l'escadron Jury, il y a 1 tué (Néel) et 3 blessés, à l'escadron Dujet aucune perte.

Reconnaissance avec le commandant Geyer-Thivollet à Chenestraye et Plancher-les Mines ; vu le peloton Paul Durand.

22 h réunion au P.C du 8ème R.C.A afin de mettre au point le dispositif pour le lendemain.

On apprend la mort accidentelle du général Brosset.

21 novembre 1944-

3 h 15 l'escadron de réserve Vallot est emmené en camion en renfort du groupement de mortier vers Errevet.

Reconnaissance avec le commandant Geyer sur Plancher-Bas , Auxelles-Bas et Auxelles-Haut. Tirs de 88 allemand à Auxelles-Bas. Vu peloton Pierre Durand, à Auxelles-Bas et Paul à Auxelles-Haut ; escadron Bourgeois à Auxelles-Bas.

On apprend la mort du sous- lieutenant Charvier devant Auxelles-Bas.

Déplacement du P.C tactique prévu vers 17 h sur la région de Champagney.

22 novembre 1944-

Dans la journée d'hier les pertes de l'escadron Jury ont été entre Auxelles-Bas et Giromagny de:

3 tués cap. Chevallard (aumônier), sous-lieutenant Charvier, cav. Néel, 7 blessés.

9H Liaison au P.C du capitaine Jury : le manque de véhicules et de véhicules adaptés (Jeeps) nous cause de nombreuses difficultés (liaison et ravitaillement); d'autre part dans notre nouvel emploi tactique (soutien porté), nos escadrons sont à la disposition de plusieurs groupements. Le morcellement se fait aussi à l'intérieur de ces groupements, de sorte que le chef de peloton et le chef d'escadron ont les plus grandes difficultés pour joindre leurs différents groupes ou pelotons, à l'échelon régiment c'est la même chose.

12 h 2 prisonniers allemands du 2ème escadron sont menés à la Cage (Ronchamp) par l'officier de renseignements.

13 h Le commandant part visiter nos différents éléments engagés.

18 h Liaison lieutenant Dujet :

L'escadron Jury devant Rougegoutte (Pierre Durand et Laborde).

1 peloton à Auxelles-Haut (Paul Durand).

Liaison du sous-lieutenant Rose, avec l'escadron Vallet à Valdoie au nord de Belfort ; le secteur est relativement calme.

23 novembre 1944-

8 h Le capitaine Jury est blessé à Rougegoutte.

L'escadron Vallet à Valdoise a 2 tués et 7 blessés (par mortier).

Le capitaine Lallemand prend le commandement du 2ème escadron, en remplacement de Jury.

A Valdoie, le contact est pris ; les chars du groupement de Mercier (lieutenant Chatel, des F.M) n'ayant pas pu passer, le combat se fait à pieds dans le bois du Haut du Mont , le peloton Bon est en échelon de tête. Les tués indiqués plus haut sont le brigadier Vincent et le cavalier Rozaire.

14 h Funérailles du général Brosset ; le sous-lieutenant Chazalon représente le 11è Cuirassiers en portant l'étendard.

Blandin, du 2ème escadron, blessé hier, est décédé à L'hôpital.

Au 2ème escadron, Yves de Géry a été blessé en même temps que le capitaine Jury.

Cet escadron progresse en direction de Grosmagne.

L'escadron Bourgeois passe en réserve.

24 novembre 1944-

Ordre de relève de l'escadron Jury par L'escadron Bourgeois.

Le peloton Pierre Durand rejoint son escadron d'origine.

14 h le lieutenant Dujet vient au P.C. - R.A.S.

18 h Mouvement de l'E.M de Champagney à Giromagny liaison est prise avec le colonel Simon.

La relève du 2ème escadron par le 1er n'a pas pu avoir lieu.

25 novembre 1944-

Reconnaissance du commandant à Rougemont-le-Château.

Nos escadrons n'entrent pas en action aujourd'hui.

L'escadron Bouchier est à Valdoie où il a eu, il y a deux jours, 2 tués et 10 blessés.

26 novembre 1944-

Reconnaissance du capitaine Fayard au Ballon d'Alsace où se trouvent les 1er et 2ème escadrons.

L'escadron Bouchier de Valdoie à Giromagny, doit se déplacer sur Sewen.

27 novembre 1944-

L'escadron Bouchier arrive à Dolleren au matin R.A.S.

28 novembre 1944-

Les escadrons contribuent au nettoyage de la vallée de la Doller et des reconnaissances dans les vallées transversales.

29 novembre 1944-

L'escadron Jury, relevé, prend part cependant à la bataille.

Le 1er escadron s'empare de Wegscheid. Il y a 1 blessé.

Le capitaine allemand est grièvement blessé, ainsi que 4 de ses hommes, des obus de 88 étant arrivés pendant qu'ils se trouvaient en reconnaissance sur un champ de mines anti-chars.

Le 2ème escadron est cité à l'ordre de l'armée pour son action au coeur de l'offensive de Ronchamp à Massevaux.

30 novembre 1944-

1 blessé Bodoin, décède à l'hôpital de Lure.

Préparation des citations récentes.

Vu les 1er et 2ème escadrons au sud de Bourbach-le Haut.

La division est relevée et se regroupe dans la région Lure-Vesoul.

Le 11è Cuirassiers est cantonné à Malbouhans, Froideterre, la Nouvelle-Lès-Lure.

Cependant nos escadrons baroudent encore plusieurs jours.

Haut de page... DECEMBRE 1944

1er décembre 1944-

Hier soir le peloton Cezen avec le T.D est violemment contre-attaqué à Bourbach-le-Bas. 3 canons auto-moteurs ennemis sont détruits et l'infanterie allemande décroche.

2 décembre 1944-

Les escadrons sont à Bourbach-le-Haut ; l'escadron Bouchier à la Boutique, l'escadron Bourgeois au col entre Boubach et Bichswiller.

R.A.S.

3 décembre 1944-

Le capitaine Fayard va à l'escadron Bouchier en position dans le bois à l'ouest du col.

Bourgeois est en réserve à Bourbach-le-Haut.

Nous ne pouvons aller à Bourbach-les-Bas, le pont étant écroulé.

Dans L'après midi, l'escadron Bourgeois monte en renfort au col.

Il y a 4 blessés chez Dujet et 1 chez Bourgeois.

La relève doit avoir lieu demain.

4 décembre 1944-

Relève reportée de 24 heures.

R.A.S.

5 décembre 1944-

Déplacement de Régiment dans la région de Malbouhans:

L'E.M et le 3ème escadrons sont à Neuvelle,

L'E.H.R et le 1er escadron sont à Malbouhans,

Le 2ème escadron est aux Granges-Barthélémy.

6 décembre 1944-

Regroupement ; réunion des capitaines commandants pour réorganisation du Régiment.

Des engagés nous arrivent de Paris et de Lisieux.

Du 7 au 9 décembre 1944-

R.A.S

10 décembre 1944-

9 h Prise d'armes à Malbouhans ; remise de la décoration pour les derniers combats par le commandant.

11 h Départ en permission du commandant.

13 h Départ en mission à Lyon du Capitaine Fayard et du Capitaine Samuel.

14 h Le capitaine Moine assure le commandement par intérim du Régiment.

11 décembre 1944-

6h45 Départ de Vesoul du convoi des détachements précurseurs.

Le détachement précurseur du Régiment est constitué par les capitaines Gérard-Marchand et Wolf le sous-lieutenant Vilchèze et trois sous-officiers.

Préparation du déplacement du Régiment.

12 décembre 1944-

R.A.S.

13 décembre 1944-

Déplacement du 3è escadron sur Comberjon et Vesoul.

14 décembre 1944-

4h 30 Rassemblement à Malbouhans des véhicules de L'E.M et des escadrons.

6 h Rassemblement à Lure.

7 h 45 Passage à Vesoul, en direction de Gray, où le convoi rejoint celui de la 1ère Brigade (Colonel Delange). Passage à Dijon à 13 h30, Beaune à 15 h, Autun à 17h.

Chef du convoi auto: capitaine Fayard,

Chef du détachement post-curseur : capitaine Moine.

15 décembre 1944-

8 h Départ du convoi auto d'Autun en direction de Moulins, Montluçon, Guéret.

Étape à Bénévent à 19 h30.

17 h Départ de Vesoul du convoi par V.F.

16 décembre 1944-

8 h Départ du convoi auto de Bénévent en direction de Limoges, Angoulême, Barbézieux et Jonzac.

Arrivée à 21 h, à Saint-Bonnet sur Gironde.

17 décembre 1944-

Installation du Régiment :

E.M et E.H.R : Saint-Bonnet sur Gironde,

1er escadron : Saint-Thomas

2ème escadron : Saint-Sorlin

3ème escadron : Saint-Bonnet sur Gironde

Service Auto : Mirambeau

18 h Arrivée dans les cantonnements du convoi par V.F transporté de Jonzac dans les divers pays par les camions du train divisionnaire.

18 décembre 1944-

Revue des escadrons par le capitaine Fayard.

R.A.S.

19 décembre 1944-

Retour du commandant Geyer.

R.A.S.

20 décembre 1944-

Progression dans les escadrons.

Du 21 au 24 décembre 1944-

R.A.S.

25 décembre 1944-

R.A.S si ce n' est le départ des précurseurs pour l'Alsace.

26 décembre 1944-

Commencement du mouvement sur la gare de Jonzac.

Cantonnement sur Neuille- le-Virouille, pour le 1er escadron.

27 décembre 1944-

Départ de l'élément des voitures légères ; itinéraire: Jonzac, Angoulême, Limoges, Guéret, Dijon, Langres, Epinal et Baccarat.

28 décembre 1944-

20 h Embarquement du Régiment en gare de Jonzac.

Le commandant part à 17 h passant par Lyon pour prendre liaison avec la colonel Descours.

29 décembre 1944-

Etapes des convois par route. R.A.S pour le convoi par V.F.

30 décembre 1944-

R.A.S.

31 décembre 1944-

Arrivée du convoi par V.F;

Installation à Reville aux Chaînes E.M et le 1er escadron

Boucières : 2ème escadron

Hardancourt : 3ème escadron

Saint-Maurice S/Mortagne : E.H.R.

Haut de page... JANVIER 1945

1er janvier 1945-

12 h Arrivée du commandant Geyer.

17 h Ordre pour le lendemain.

2 janvier 1945-

6 h Départ V.L précurseurs : capitaine Bouchier, sous-lieutenant Vilchèze et Rose R. Itinéraire : Baccarat, Raon L'Etape , Schirmeck, Obernai (Q.G.50).

Contact pris avec 8ème R.C.A à Walf.

Contact pris avec le colonel Simon à Huttenheim.

21 h Arrivée convoi régimentaire à Huttenheim.

3 janvier 1945-

1er escadron en position: P.A dans Huttenheim (les deux Rives);

2ème escadron : P.A dans le bois Huttenheim, E. Semersheim;

3ème escadron: P.A dans Benfeld ;

E.H.R. : Zellwiller ;

P.C. Du Régiment à Huttenheim.

Organisation des P.A.

4 janvier 1945-

1er escadron : perfectionne son installation. R.A.S.

2ème escadron : patrouilles vers Zemps; coups de feu ennemis, impossibilité de traverser le Zemps, rempli sur les positions occupées précédemment.

3ème escadron : même travail qu'au premier escadron.

2 camions G.M.C sont mis à la disposition du Régiment par le train divisionnaire.

Entrevue entre le général et le commandant.

5 janvier 1945-

1er escadron: nuit calme; R.A.S.

2 ème escadron nuit calme; R.A.S.

3 ème escadron nuit calme; R.A.S.

7 h Une patrouille du 2ème escadron cherche à traverser le Zemps; 2 hommes y parviennent, les autres ne le peuvent pas; bruit dans la Lisière Nord des bois au Sud du Zemps; présence probable de l'ennemi; repli sur les anciennes positions.

9 h C.R de fin d'opération du lieutenant Audras. Trois officiers sont désignés pour suivre un stage à Saint-Maixent.

14 h à 18h. Relève mutuelle des escadrons :

1er escadron : S.E. Huttenheim, E. Semersheim;

2ème escadron: Benfeld;

3ème Huttenheim.

6 janvier 1945-

R.A.S.

7 janvier 1945-

Nuit calme, R.A.S.

6 h Attaque générale du secteur du 1er escadron.

8 h Aspirant Gaudillère blessé par l'artillerie amie; son peloton est en 879.593; son peloton encerclé puis dégagé par une action du peloton Cros avec un renfort du 80 R.C.A et du peloton Raoux (5 ème escadron).

10 h Au cours du transfert de Gaudillère sur un brancard, les Allemands surprennent les brancardiers; malgré de nombreuses patrouilles pour les retrouver, on est obligé de penser que le médecin-lieutenant Blau, l'aspirant Gaudillère et le cavalier Baumler ont été vraisemblablement faits prisonniers.

10 h Le peloton Cros est attaqué à son tour; nos pelotons tiennent bien, mais le B.I.M.P et la Légion se replient sans avertir. Cependant le 1er escadron tient toujours avec l'aide d'half-Tracks et T.D du 8è R.C.A. A la tombée de la nuit, relève du 1er escadron.

Le dispositif suivant est adapté:

1 peloton du 11è Cuir avec 1 peloton du 8è R.C.A en 737-908;

1 peloton en renfort à Huttenheim;

1 peloton entre Hutterheim et Benfeld à L'usine.

L'opération d'aujourd'hui se solde par : aspirant Gaudillère grièvement blessé et disparu (jambe arrachée).

Lieutenant Blau et cavalier Baumler disparus;

7 blessés dont 1 très grave au 1er escadron.

Nous avons fait 2 prisonniers et tué 12 ennemis.

L'ennemi a prononcé aujourd'hui plus qu'une reconnaissance de nos lignes mais une attaque appuyée par de l'artillerie et des mortiers.

Nous serons certainement demain au contact à Huttenheim.

21 h Le 3ème escadron a 1 blessé. A la contre attaque de Cros, 3 mitrailleuses ont été prises à l'ennemi.

Le peloton Gaudillère a infligé de nombreux tués à L'ennemi.

8 janvier 1945-

Nuit calme; R.A.S.

Matinée calme, quelques tirs de canon et de mortiers, infiltrations infimes ennemies.

Le 3ème escadron est à Huttenheim avec le 1er.

Le 2ème quitte Benfeld et s'installe à la fabrique;

Le peloton Durieuxet le lieutenant Vigne sont en P.A.F en 490.100,172,000.

13 h Tir au canonsur Huttenheim.

Dans l'après midi le peloton Durieux est soumis à un tir précis de mortier et a 4 blessés dont 1 grave.

17 h 30 Repli du poste Durieux en 490, 8-173,9 pour la nuit.

20 h De nombreuses fusées blanches sont signalées dans le secteur ennemi (Riedwald, boisde Benfeld).

9 janvier 1945-

4 h Le contact est établi devant Huttenheim ; vives fusillades entre l'ennemi et le peloton Nisse (tête de pont d'Huttenheim). Les Allemands en blanc s'infiltrent de façon peu visible. Un tir précis de notre artillerie arrête les velléités allemandes.

Dans la journée, plusieurs tirs d'artillerie ennemie sur Huttenheim. Il y a 2 blessés au 1er escadron.

Relève à 18 h du peloton Durieux par 1 peloton du 2ème escadron (lieutenant Rey). Ce peloton essaie de descendre plus au Sud mais est repoussé par l'ennemi au Nord du bois de Benfeld. Il installe des élément dans le bois de Lutter.

21 h Le peloton Rey est relevé et vient à la fabrique.

Tirs d'artillerie lourde amie sur le bois à l'Est d'Huttenheim.

10 janvier 1945-

5 h On reçoit le télégramme suivant : "Ouvrez l'oeil et redoublez de vigilance"

5 h 15 "Alerte générale".

Matinée brouillard qui ne se lève que vers 11 h.

Attaque sur Benfeld.

Tir de 6 tubes ennemis aux abords d'Huttenheim.

Reste de la journée calme.

11 janvier 1945-

Toutes les 20 minutes tir d'artillerie ennemie sur Huttenheim.

Matinée calme. R.A.S.

15 h Attaque de Benfeld.

16 h Violent tir sur Huttenheim; 2 blessés dont 1 grave au 1er escadron et 2 au 3ème escadron ; 1 commotionné au 1er escadron.

Un médecin-capitaine du Bataillon médical vient se rendre compte de l'état sanitaire du Régiment; il y a beaucoup de bronchites.

Calme, R.A.S. Jusqu'à 24 h.

12 janvier 1945-

0 h 30 Nos postes sont avertis du repli des garnisons de Rossfeld et Ernsheim.

6 h 30 Arrivée au bac d'Huttenheim du 1er B.L.E. (commandant de Serrigny) venant d'Ernsheim. La décharge s'est faite sans trop de mal ; les postes allemands ont été repérés.

9 h Distribution d'armes américaines dans les escadrons. RA.S.

Tirs d'artillerie sur Huttenheim; 16 blessés dont la sous-lieutenant Brasseur.

Harcèlement ennemi sur Huttenheim pendant la nuit.

13 janvier 1945-

Harcèlement continu sur Huttenheim.

Des Allemands ont été localisés par des observateurs du 2ème escadron en Lisière des bois de la Lutter, ainsi qu'un auto-moteur.

On observe un trafic demotorisés sur la route N.S à l'est de la Lutter.

Tirs de harcèlement de 155 aussi sur ces points.

Matinée calme.

14 h Un tir de harcèlement ennemi très vif se poursuit jusqu'à 17 heures. Les points de chute sont les centres de village et les avant-postes. Les pertes sont de 1 tué (brigadier Roland Giordan) et 2 blessés dont 1 grave.

Observation (2ème escadron) : vu une fumée semblant provenir d'un incendie d'essence sur les lignes ennemies, au sud du bois de la Lutter.

A la suite d'un nouveau tir d'artillerie ennemie, il y a 1 tué (Galland).

21 h 30 Tir de harcèlement ennemi ; 1 blessé grave au 1er escadron.

14 janvier 1945-

Bruits divers dans les lignes ennemies. Fusées et signaux font prévoir une opération proche.

6 h Violente préparation d'artillerie (300 coups en 1/2 heure).

L'infanterie allemande est sur la rive droite de l'Ill et encerclée la poste de L'aspirant Paul Durand ; plusieurs engagements brefs et violents sont repoussés ; il n'y a qu'un blessé à cette unité.

Les civils qui ont reçu L'ordre d'évacuation hier après-midi s'en vont du village, de plus en plus saccagé ; près de 2 000 obus ont du tomber sur le village depuis 5 jours.

La mesure d'évacuation est vraiment nécessaire car notre conviction est acquise d'une activité de la 5ème colonne dans le village, car les tirs allemands sont terriblement précis, il nous a semblé que des fusées étaient lancées de l'intérieur du village.

8 h 30 L'opération est à peu près terminée. Les Allemands dégagent les bords de l'Ill où ils se font allumer par le A.A et les T.D. Plusieurs sautent sur nos mines A.P.

Par sa violente préparation d'artillerie, par l'usage de lance-flammes, cette attaque a été vraiment sérieuse.

Les Allemands avaient protégé leur attaque, leurs flancs; c'est ainsi que des éléments ont été repérés face au 2ème escadron (la fabrique).

Nos tirs d'arrêt ont été bien. Toujours la grosse question des transmissions; pendant les bombings; les fils du téléphone sont hachés et les liaisons aussitôt perdues.

Il y a urgence à avoir la radio ce dont on s'occupe activement auprès du Q.G.

9 h 30 Attaque des avions ennemis dans notre secteur ;

Un petit groupe ennemi reste dans la scierie ; il est pilonné par mortier et par T.D.

14 h Une patrouille de Fusiliers-Marins trouve deux cadavres allemands et du matériel de parachutistes. Il y a les traces de 5 à 6 blessés.

Le reste de la journée est calme.

20 h Une équipe de minage de F.M saute sur une de ces mines. Un soldat de chez nous est blessé légèrement et évacué (Raoux).

R.A.S pour le reste de la soirée.

15 janvier 1945-

Nuit calme.

Vers 7 h 30, harcèlement ennemi sur Huttenheim par mortier puis vers 8 h 30 sur la fabrique.

9 h Demande de harcèlement sur la rive Est de l'Ill au Sud d'Huttenheim.

9 h 30 - 35 coups de mortiers ennemis.

15 h 12 coups de mortiers ennemis.

18 h Bruits de chars signalés au carrefour des routes Benfeld-Ernsheim et Benfeld-Rossfeld, et ce pendant 20minutes.

R.A.S pour le reste de la soirée.

16 janvier 1945-

Pendant la nuit harcèlement sur le village: 10 obus par 1/2 heure.

Journée calme ; quelques obus à 14 h et à 18 h.

R.A.S.

17 janvier 1945-

Nuit calme.

10 h 20 Salve de 6 obus sur le village ; 1 tué : aspirant Paul Durand, 1 blessé Bresson.

Dans la journée quelques harcèlements ennemis.

22 h Patrouille de l'aspirant Nicouline en 4876-1722.RA.S

18 janvier 1945-

Nuit calme.

10 h Léger harcèlement de mortier sur le village, qui est continu.

11 h 10 Grosse salve de 20 coups sur le P.C ; il y a 5 blessés graves.

Éducation 2 signale un canon en direction de la corne Sud de la Lutter; le renseignement est recoupé par des observateurs d'artillerie.

Tir de l'artillerie amie. Éducation 2 signale 3 colonnes de fumée aux impacts du tir qui a été bien.

13 h 30 Nouveau harcèlement notamment sur la fabrique; 1 blessé grave.

Nombreuses fusées du côté allemand.

21 h La patrouille du commando C.C.5 n' a pas lieu.

19 janvier 1945-

Nuit calme.

La 9ème compagnie du 4éme R.T.T.(3ème D.I.A.) prend contact pour la relève. Celle-ci commence à 16 h et est terminée à 21 h.

20 janvier 1945-

6 h Départ du Régiment sur Dambach-La-Ville;

1er escadron à la fabrique à 200 mètres au Nord ;

2ème escadron à la gare ;

3ème escadron en P.A. ;

E.M et E.H.R à Dambach.

R.A.S le régiment est de la 4ème Brigade.

21 janvier 1945-

Nuit calme R.A.S.

22 janvier 1945-

Les 1er et 2ème escadrons relèvent le B.M. XI à Sélestat, le 2ème escadron en point d'appui Sud, le 1er en point d'appui Est.

R.A.S.

23 janvier 1945-

L'attaque de la D.F.L est déclenchée (excepté la 4ème Brigade).

Le 3ème escadron vaen point d'appui Nord.

Du 24 au 29 janvier 1945-

R.A.S.

29 janvier 1945-

L'E.M. s'installe à Sélestat.

R.A.S.

30 janvier 1945-

R.A.S.

31 janvier 1945-

Le commandant Geyer devient le commandant d'armes de Sélestat.

Les 3 escadrons occupent les positions de Sélestat après la relève de Tabers:

1er escadron centre Sud ;

2ème escadron Sud ;

3ème escadron Est.

Haut de page... FEVRIER 1945

1 février 1945-

Ordre à 9 h 45 qu'un escadron aille en patrouille dans le bois de L'Illewald pour protéger les éléments du Génie.

R.A.S.

2 février 1945-

R.A.S.

3 Février 1945-

Le régiment doit se déplacer à Zellwiller. Par suite de l'occupation de ce village par des Spahis de la 2ème D.B. Seul le P.C se déplace, 3 escadrons restent à Sélestat, où le Q.G.50 vient s'installer à nos emplacements.

4 et 5 févier 1945-

R.A.S.

6 février 1945-

Le P.C s'installe de nouveau à Sélestat, où depuis trois jours tombe, toutes les nuits, du harcèlement ennemi de gros calibre (280 au moins); ces derniers jours il est tombé 7 coups, le 3, 25 coups le 4, 15 coups, le 5, à des intervalles longs et irréguliers.

L'E.H.R se met en mouvement de Dambach sur Sélestat.

7 février 1945-

R.A.S.

8 février 1945-

Le Régiment quitte la 1ère D.F.L pour aller à Val d'Haon ; le commandant est appelé auprès du général Garbay.

Visite au P.C du lieutenant-Colonel d'Elissagaray du IIè R.C.A (5ème D.B.) pressenti pour le commandement du 11è Cuirassiers.

9 février 1945-

Départ de 2 escadrons pour le Val d'Haon.

10 février 1945-

Départ du 3ème escadron, de L'E.H.R et de L'E.M.

Le Val d'Haon étant complet, l'installation est la suivante :

E.M et le 1er escadron à Mamirolle,

2ème escadron à Trépot,

3ème escadron à Bouclans,

E.H.R à Nancray.

11 février 1945-

R.A.S.

12 février 1945-

Le capitaine Fayard va en liaison à l'Armée à la suite de la visite du capitaine Martel, adjoint du colonel Rebattet.

13 févier 1945-

Tout le Régiment doit faire mouvement sur Orléans pour être équipé en Régiment de chars.

Le lieutenant-Colonel d'Elissagaray doit prendre le commandant du Régiment.

Telles sont les nouvelles annoncées par le sous-Lieutenant Aguettan qui revient du ministère.

Du 14 au 17 février 1945-

R.A.S.

17 février 1945-

Arrivée du lieutenant-Colonel d'Elissagaray.

18 février 1945-

Cérémonies pour les morts du Régiment:

Le matin au 2ème escadron à Trépot,

L'après midi au 3ème escadron à Bouclans.

19 février 1945-

Le lieutenant-Colonel reçoit les chefs d'escadrons pour L'organisation du Régiment.

Haut de page... MARS 1945

Du 20 février au 3 mars 1945-

R.A.S.

3 mars 1945-

Départ du détachement précurseur pour Pithiviers.

4 mars 1945-

Départ du Régiment de Mamirolle; embarquement à la gare de Mamirolle, honneurs à l'étendard avant le départ.

5 mars 1945-

Le Régiment est en déplacement.

6 mars 1945-

0 h Arrivée du Régiment en gare de Pithiviers.

7 mars 1945-

Réunion des officiers.

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